Adaptation d’une nouvelle de Thomas Mann, « Mort à Venise » nous fait suivre un compositeur vieillissant débarquant à Venise pour s’épanouir et chercher de nouvelles inspirations. Ne trouvant guère d’inspiration, il est de plus en plus intrigué par un jeune adolescent au look androgyne…
Pour ce qui sera l’un de ses derniers films (il n’en fera plus que trois par la suite), Luchino Visconti adopte un style assez contemplatif, sur un rythme assez lent et avec peu de dialogues, et pourtant, il n’ennuie jamais. Sa mise en scène est excellente, il instaure peu à peu une atmosphère très troublante, mystérieuse, parfois déprimante et surtout fascinante autour du personnage principal qui va s’éprendre, jusqu’à l’obsession de ce jeune garçon.
Mélancolique, Visconti laisse son personnage s’évader dans son passé où se trouve notamment sa femme et sa fille. Le réalisateur Italien médite sur plusieurs thèmes tels que la vie, l’amour, le temps qui passe, la recherche du bonheur mais surtout la beauté et la mort, qui sont au cœur du film que ce soit au travers des personnages ou de la ville de Venise.. Il met en scène un Venise à la fois magnifique mais aussi malade, où l’on désinfecte les rues.
Il laisse parler l’image et sa réalisation est superbe. Tous ses plans sont réfléchis et gracieux et sa caméra est toujours fluide. De plus il utilise la musique, déjà très belle, à merveille et la photographie est de toute beauté.
Dirk Bogarde retranscrit à merveille l’ambiguïté et la tristesse de son personnage, pendant que Bjorn Andresen incarne cet être qui représente aux yeux du compositeur la beauté absolue et obsédante.
Un film fascinant dans lequel Visconti nous transporte de la première à la dernière minute. Un film touchant, troublant, tragique et esthétiquement magnifique.