Grand fan de Bret Easton Ellis, je voulais à tout prix voir l'adaptation de son premier roman "Moins que zéro", roman qu'il avait écrit à l'âge de 19 ans à l'université. Et seulement seize mois après sa sortie, le bouquin est devenu un puissant best-seller violent et anticonformiste qui sera donc adapté pour le grand écran. En résulte ce rare film qui mettait en scène un Robert Downey Jr. alors débutant. Ayant dévoré le roman original, je me retrouve stupéfait face à la différence majeure qui sépare le chef-d'œuvre littéraire et le film basique.
En effet, outre les scènes les plus trash complètement occultées, certaines pour des raisons évidentes (le viol collectif de la fillette de douze ans, la découverte du cadavre...), l'identité des personnages (Clay n'est plus bisexuel tandis que Julian passe de dealer en jeune riche camé) et la justesse des dialogues, c'est l'histoire en elle-même qui est bouleversée. Alors que Ellis dépeignait le manque de but des adolescents et la négligence des parents friqués des États-Unis, le réalisateur Marek Kanievska filme ici un film anti-drogue banal et surtout assez insignifiant.
En effet, malgré le talent de Robert Downey Jr. (ses scènes lorsqu'il est "en manque" sont poignantes) et la mise en scène aussi sobre que plutôt réussie en soi de Kanievska, le scénario ne propose hélas, lui, rien d'intéressant. On suit avec banalité cette histoire de courte décadence prévisible et sans saveur, où deux gentils aident leur ami de sortir des griffes d'un grand méchant dealer qui n'hésite pas à devenir mac pour homosexuels quand il faut (James Spader, éclatant). En somme, Neige sur Beverly Hills s'avère être une légère déception pour cette première adaptation d'un roman d'Ellis...