Ce film dépeint la réalité de la classe prolétaire chinoise pour laquelle aucune solidarité n’est possible.
Il fait écho à plusieurs faits divers où des citoyens anonymes ont été laissé pour morts par leur compatriotes chinois qui, trop effrayés d’être tenus responsables d’un accident, les ont laissé agoniser, sans leur venir en aide.
Suivre la procédure imposée par le gouvernement chinoise, ou sauver la vie d’une victime, tel est le choix imposé au peuple.
La responsabilité financière qui incombe à l’initiateur d’un accident, véritable épée de Damoclès, provoque le retranchement des citoyens vers leur propre intérêt et empêche toute solidarité. C’est ce que ce film montre avec honnêteté et simplicité : l’Etat divise pour mieux régner en instaurant la méfiance entre ses citoyens.
C’est une peinture efficace et dénonciatrice de la précarité et de la crainte du régime que subissent les chinois de la classe populaire.
Bon acteur principal, que l’on plaint depuis la première scène, jusqu’à la dernière, à l’issu de sa descente aux enfers. Le harcèlement moral institutionnalisé dont il est la proie ne lui laisse aucune marge de manœuvre et le réduit à néant face à la société et à sa propre famille.
Sans en faire trop, Johnny Ma nous montre un cinéma vérité et engagé où l’anonyme est victime du système dans lequel il ne peut que s’embourber sans possibilité de revenir en arrière.