C'est vraiment un film de rêve (boum boum tchic.)

Moi qui pensait que l'imagerie de Satoshi Kon sur Perfect Blue était déjà très tordue, je m'aperçois qu'il a fait encore plus tordu avec Paprika. En effet, avec un film sur les rêves quoi de mieux pour offrir des délires organiques, une débauche d'effets en tout genres (la parade dégueule littéralement de jouets bizarres) et d'imagerie hyper travaillée. Même quelqu'un comme moi, déjà rompu à l'esthétique du rêve au cinéma, j'ai été surpris par certaines idées de mises en scène (Paprika étant deux personnes à la fois dans le même plan, par exemple) et par certains artifices scénaristiques.

Réussir à faire un film sur les rêves, un topoï ultra-exploité au cinéma (de la saga Freddy en passant par Inception, Brazil ou la Science des Rêves sans parler de l'esthétique onirique de David Lynch, Cronenberg ou Bunuel) et réussir à en tirer quelque chose d'original, ça me fascine toujours. Même lorsqu'il réutilise certaines ficelles du genre, c'est jamais prévisible ou lassant. De plus, il parle de la façon dont les films influence l'esthétique ce qui est une thématique franchement plutôt traitée.

Que dire de ce film ? Si ce n'est que malgré un scénario plutôt compréhensible, je me suis retrouvé un peu largué. Et c'est plus la faute à des éléments extérieurs qui m'ont fait décrocher (encodage foireux du film, coupure, débat houleux sur le net avant de démarrer la soirée, etc..) qu'au film en lui même. Même si j'ai trouvé que ...

J'ai franchement bien aimé et je crois que ça confirme qu'il faille que je regarde toute la filmographie de Satoshi Kon. Le film a d'ailleurs un présage ironique, puisque dans la dernière séquence on peut voir les affiches de ses précédents long métrages... il n'en fera plus d'autres, hélas.

PS : En lisant la liste Sens Critique des meilleurs films sur les rêves, je m'aperçois qu'à l'exception des films "Freddy" j'en ai vu la majorité.