Deux mots pourraient correctement définir cette oeuvre singulière : atroce et long.
Atroce, pour les images montrées, et surtout pour ce qui nous est conté. Atroce de se dire que cela s'est vraiment déroulé, et encore, tout n'est pas raconté.
Atroce de se dire que de toute façon ce n'est pas le seul endroit ni les seules exactions commises dans l'histoire de l'humanité.
Les effets sanguinolents sont plus ou moins réussis, mais ce qui accentue l'horreur est la description et l'explication du ressenti des bourreaux et du pourquoi de tels agissements. En effet, deux voix off accompagnent le film. D'ailleurs, le film ne contient aucun dialogue. Juste les deux voix off (l'une temoignage d'une assitante, l'autre d'un narrateur), et l'interview d'un médecin/traducteur, dont on ne sait pas trop quelle était sa position dans tout ça ni son degré d'implication.
Andrey Iskanov fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, et se débrouille plutôt bien.
L'esthétique de l'ensemble est assez particulière, parfois délirante, parfois intéressante, parfois lourdingue.
La musique est réussie et très à propos.
Long, parce qu'il aurait pu durer moins longtemps. Certains passages sont très longs, et souvent redondants. C'est beau la neige et les paysages neigeux, mais ça revient beaucoup trop souvent, et trop longtemps.
On voit parfois tout un tas d'images abstraites, de gros plans, de fleurs, de charnier, bref, beaucoup de choses qui semblent superflues et gonflent inutilement la durée. Car les plus de 4h, faut se les farcir. C'est glauque, malsain, horrible, il n'y a rien de charmant, de divertissant ni de rassurant. C'est atrocité sur atrocité, ponctuées par des images d'archives, de recontextualisation historique, et du temoignage de notre traducteur/médecin.
Ce n'est pas le genre de film à voir en famille pour digérer le repas de Noël.