"Planète Terreur" est du pur Rodriguez avec son intrigue foutraque, ses séquences déjantées, son mélange de passages fulgurants et ses guest-stars de luxe venu faire un petit coucou à la caméra. Et tout cela concourt, plus que jamais, à la réussite d'un film déjanté qui parvient à donner au spectateur une pêche d'enfer!
Rodriguez fait feu de tout bois et s'abreuve aux meilleures sources, puisant son inspiration tant chez "28 Jours & 28 semaines plus tard" que chez "Mad Max", "L'armée des morts" et, de manière générale, tout ce qui s'apparente à une série B des années 70 ou 80 pourvu qu'il y ait de l'action et du gore. Les personnages, pour leur part, sont bien typés et complètement déjantés. On trouve ainsi une une strip-teaseuse, Cherry Darling (jouée par Rose Mc Gowan) qui finit par remplacer une jambe perdue par une mitrailleuse capable d'exterminer des dizaines de morts vivants.
Mais "Planète Terreur" nous invite également à découvrir El Wray, un mauvais garçon typique avec un grand coeur mais surtout préoccupé par sa propre survie, interprété par l'excellent Freddy Rodriguez (acteur récurent de la série culte "Six Feet Under"). Citons encore un flic (Michael Biehn) dont l'unique souci est de découvrir la recette secrète utilisée par son frère, la sexy Fergie (du groupe Black Eyed Peas), Tarantino lui-même et bien sûr Bruce Willis dans un petit rôle. Et, une fois qu'il a rassemblé sa petite bande de protagonistes, Rodriguez n'hésite pas à se lâcher, adoptant un rythme frénétique qui, durant une bonne heure, ne va quasiment pas laisser au spectateur le temps de souffler.
Le cinéaste se permet même une outrance inédite: alors que le tempo se ralentit et que le public s'apprête à subir l'inévitable intermède sexy romantique entre les héros, un panneau "bobine manquante" apparaît à l'écran et, trois secondes plus tard, nous voici revenu au milieu d'une véritable folie furieuse. Car "Planète Terreur" ne triche pas avec son public: si celui-ci veut du gore, il va en recevoir! Et pas à petite dose. Ca barbotte, ça charcle, ça explose, bref, l'écran est emplit de créatures monstrueuses, de tripes et de sang.
Enfin, dernier élément reliant le film au cinéma bis, l'image a été trafiquée pour retrouver l'aspect granuleux, rayé et même usé de la pellicule des petites séries B des seventies. Jamais malsain, bourratif ou lassant, le film réussit alors l'exploit de retrouver la candeur des classiques "Brain Dead" ou "Re-Animator" en offrant un spectacle totalement sanglant mais aussi terriblement drôle et divertissant. Parfois sérieux, souvent déconnant, le résultat est un amour de série B confectionnée par un fan du genre pour les fans du genre!
Belle et quasi-totale réussite donc!