Le corps en charpie
Le nom est sans doute lourd à porter, mais le jeune réalisateur arrive à s’en détacher pour faire de son film, une oeuvre tenace qui n’a pas froid aux yeux. Après Antiviral qui nous proposait une...
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le 15 avr. 2021
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...voire pompier/pompeux aussi? Je le trouve académique et en fait banal dans son genre.
Lors du tout 1er plan, j'ai cru que ça commençait sur un crâne&dreadlocks à la Predator,
et les plans sur le masque fait d'un visage me rappelaient le fan dans 'Perfect Blue' ou Massacre à la Tronçonneuse).
"et moi, qui suis-je? chasseur ou chassé... qu'est-ce qui s'est passé?"
_____Peut-être le voir en salle aurait été meilleur.
Je suis abasourdi par la déception ressentie à ce film que je m'étais réservé et attendais.
Au fur et à mesure des années, ma note dont tout le monde se fiche et moi le premier, remontera peut-être...car je serai alors moins en colère et le verrai sous un autre jour.
J'avais presque comme d'habitude échappé à toutes les infos concernant l'histoire mais n'avais pas pu échapper à la référence et au lien avec un des mes réalisateurs favoris et j'avais entendu des échos très positifs ("couvert de prix" dont Gérardmer).
Je découvre après ma déception, que même mon Mark Kermode aime le film mais il me semble que c'est plus par nostalgie (il est passionnant critique cinéma à la BBC; c'est lui qui interrogeait Werner Herzog quand on lui a tiré dessus...):
"(...) J'avais une nostalgie pour les bonnes vieilles scènes gores des films des années 70/80, qui me manquaient tant
(...) sans trop d'aide d'ordinateurs...quasi tout est filmé à la caméra avec des effets spéciaux réels et physiques (...)
c'est comme si le film 'All of me/Solo pour deux' avec Lily Tomlin et Steve Martin partageant le même corps, avait été fait par un passionné d'horreur saignante avec un design visuel brillant."
Pour "le design visuel brillant" (sic) qui consiste pas mal en un mannequin qui fond, filmé puis montré à l'envers, je préfère le générique de la série Westworld...
_____Même reconnaître ma Jennifer Jason Leigh en manager satisfaite de trouver une remplaçante ne m'a pas emballé (elle ne sait pas que sa candidate souffre peut-être de PTSD:Trouble de stress post-traumatique).
En plus, je crois que ce film était déjà l'histoire d'un des épisodes de 'Chapeau Melon et botte de cuir'? ...ou similaire. Voire d'un épisode de Rick et Morty?
« test à la Voight-Kampff »?
____"C'est pas à moi" dit lors de la scène de la pipe. Elle fait peut-être allusion à "La Trahison des images" et la pipe de Magritte..."Ceci n'est pas une pipe"? ?
"Elle ne reste qu’une image de pipe qu'on ne peut ni bourrer, ni fumer..."
Test et entretien qui rappellent celui dans 'Blade Runner' avec le Replicant.
_____Le seul moment peut-être d'ironie voulue est lorsque le fils pense impressionner sa maman quand, à l'aide de son ordinateur, il arrive à faire un peu bouger 'la tête et les jambes' d'une mini marionnette...Elle rappelle celles du chien qui bouge la tête à l'arrière de voitures. Sa mère prétend être super impressionnée alors que cette super tueuse peut transformer tout le monde en marionnette de chair.
Marionnette dont la caméra sert sans doute à espionner la maison.
Espionnage qui semble être devenu la norme et être le travail de l'homme ciblé par l'assassinat: occasion pour le film de prétendre traiter en filigrane du danger de la monopolisation des gafam...mais surtout l'occasion de pseudo choquer avec une bite en érection (certes, non sectionnée).
Porno subliminale?
Et les scènes de violence qui ont tant fait jouir mon Mark Kermode, ne sont vraiment aussi que des épates-bourgeois...ou de épates-puceaux.
**Sans parler de la scène de sexe où la pénétration en gros plan est une longue lame épaisse d'un couteau rentrant lentement dans la chair...(vision post traumatique de la tueuse d'actions passées) ** Ce montage et mélange lourdingue me rappelle ces magazines pour adultes/ados anglais qui mélangeaient des pages de filles en maillot de bains à des pages de blessures sanguinolentes d'accidents (Nuts ou Loaded, en feuilletant/montant vite, ça devenait du porno subliminale aussi?.)
_Ces visions de troubles rappellent celles de Tim Robbins dans 'L'Échelle de Jacob' à l'affiche similaire mais penchée dans l'autre sens. .
_____Mais belle affiche intrigante qui m'aura longtemps fait rêver un film qui allait me faire plaisir.
_____Cette fois Sean Bean ne meurt pas! ^^
_____Le fait que la crédible Andrea Riseborough soit un peu Albinos est il pour rappeler un autre tueur?
_____Je préfère ses 20 dernières minutes où un 'face-à-face' intérieur devient enfin un tant soit peu excitant:
"il y a chez moi un hôte indésirable ...insaisissable...il y a dans ma 'maison' quelqu'un
qui s'assied à ma place...qui respire mon air...
je m'souviens de l'homme que j'étais, mais un traître l'a fait disparaître et moi, qui suis-je? chasseur ou chassé"
(disait déjà 'L'ennemi dans la glace' d'Alain Chamfort en 1993.)
J'ai aimé que je n'avais pas compris/deviné que la possession se passait dans le même monde et zone temporelle: je m'étais dit que cette super tueuse à gages était peut-être du futur; sans doute à cause de 'L'Armée des douze singes' ou 'Looper'.
L'idée que la cible reprenant pouvoir sur son corps se rend dans la maison de sa prédatrice m'a beaucoup plu, mais trop tard. Ce sont les quasi dernières minutes du film.
Scène de cuisine et bouchère, un peu moins grand-guignolesque que la séance chez le dentiste offerte à mon Sean Bean.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les plus belles affiches de films, C'est à moi que tu parles? Pep talk devant un miroir. Se regarde dans un miroir. et Les meilleurs films de body horror
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le 17 juil. 2021
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