EXISTENZ SOUS CHAMPIS

N'ayant jamais vu les précédents travaux de Brandon CRONENBERG (son "Antiviral" sorti en 2013 ne semblait pas très engageant, chose confirmée par les critiques globales, je tâcherai de rattraper cette lacune plus tard), le fils du grand David CRONENBERG semble pourtant revenir dans la place depuis peu, en témoigne son dernier court métrage "Please Speak Continuously and Describe your Experiences as They Come to You" récompensé dans différents festivals, dont l'Etrange Festival 2019 ! C'est dire si son POSSESSOR s'annonçait alléchant, surtout après la diffusion de son trailer Red Band aussi mystique que captivant !

Comme pour "Antiviral", Brandon CRONENBERG s'adjoint des services de l'excellent Karim HUSSAIN à la photographie, qui ici semble être en pleine possession de ses moyens, proposant des lumières peu naturelles mais qui reflètent constamment l'état d'esprit des personnages. Il a également une manière de donner de la texture à l'image, surtout quand il s'agit de filmer de grosses flaques de sang bien épais !

En effet, les trailers semblent l'annoncer également, POSSESSOR est ultra violent ! Les meurtres sont commis avec rage, la mise en scène n'épargne aucun gros plan, que se soit une brisure de mâchoire, une énucléation ou un couteau s'enfonçant profondément dans une plaie ! De quoi révolter les coeurs les plus légers, ce qui n'aidera pas à apprécier le film si l'on reste insensible à son récit "cérébral" franchement nébuleux.

Car s'il y a bien une chose que nous pouvons reprocher à POSSESSOR, c'est bien sa manière de raconter son histoire qui risque de laisser bon nombre de personnes sur le carreau ! Pourtant, le récit est typiquement un concept de série B, avec cette histoire d'organisation secrète commettant des assassinats de gens riches en s'accaparant l'enveloppe physique d'autres personnes ! Brandon cherche consciemment à se montrer obtus, sans doute pour se donner une légitimité - il reste tout de même le fils de l'un des meilleurs réalisateurs d'horreur/SF de ces 40 dernières années - mais aussi dissimuler certaines faiblesses scénaristiques dû à son concept intéressant, bien que très casse-gueule.

Porté par l'excellente Andrea RISEBOROUGH (que j'ai personnellement découvert dans "Mandy"), un peu indigeste quand il cherche à faire dans le symbolisme, Brandon CRONENBERG propose un film franchement atypique avec POSSESSOR ! Peut être encore un peu trop affilié aux thématiques qu'a initié son père des décennies plus tôt (le film pourrait être vu comme une version extrême et psychédélique de "ExistenZ", la présence de Jennifer JASON LEIGH en tant que mentor de l'opération ne semble pas être une simple coïncidence), j'ai tout de même apprécié ce film franchement déroutant ! Alors certes, il n'empêche qu'il peut être un brin ennuyeux et lourdingue par instants, mais c'est personnellement une oeuvre qui me restera en tête pour les jours qui vont suivre !

Ma critique FILM/20 de POSSESSOR, c'est ici !