Dédale & hilares
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Après Reservoir Dogs, Tarantino continue exactement dans la même veine du film de gangsters, mais en narrant cette fois trois récits différents, avec plus d’humour. Ce n’est pas idiot, mais le film aurait sans doute été plus efficace si le réalisateur avait entremêlé les différents parcours selon le procédé du film-choral. Ici, il préfère raconter les trois histoires l’une après l’autre, allant jusqu’à donner un titre à chacune d’elles, ce qui fait que, malgré quelques personnages en commun, on a plus l’impression de voir trois courts-métrages mis bout-à-bout qu’un film uni. Cela ne nous empêche pas de nous attacher à certains personnages, très bien interprétés par des acteurs de talent. Mais une telle structure narrative rend forcément le film très inégal, certaines scènes étant vraiment longues (les bavardages futiles entre John Travolta et Samuel L. Jackson sont parfois amusants, mais on s’en lasse vite, de même que la confrontation finale entre Samuel L. Jackson et Tim Roth, qui ne mène nulle part). L’humour fait aussi des hauts et des bas, mais il faut reconnaître que Tarantino a gardé le meilleur pour la fin, le troisième segment de film étant sans doute le meilleur, avec un Harvey Keitel au sommet de sa forme. Du point de vue de la violence, on est ici réduit au minimum syndical (évidemment, on conseille quand même aux âmes très sensibles de s’abstenir), ce qui permet au film d’échapper à peu près au ridicule qui contaminera Kill Bill, par exemple… Mais s'il y là de quoi nous proposer un sympathique film sans prétention, il n’y a clairement pas là matière à faire un chef-d’œuvre.
Au bilan, on est donc dans du Tarantino assez sage, ce qui le rend sans doute plus accessible (pour un public adulte), et au vu de la suite de la carrière de Tarantino, on se dit rétrospectivement que ce n’était peut-être pas plus mal.
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le 24 févr. 2016
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