Après un premier opus excellent et original, fidèle au maximum à l'œuvre de H.P. Lovecraft, voici venir une suite largement inférieure. Car malgré ses bonnes intentions et ce plaisir coupable de retrouver les acteurs du premier film, Re-Animator II est malheureusement réalisé par Brian Yuzna, producteur de la trilogie, qui n'a pour ainsi dire pas une filmographie très reluisante, le gaillard ayant mis en scène des œuvres peu mémorables comme Le Retour des morts-vivants 3 ou encore Le Dentiste et sa suite... Et quand il s'agit de réaliser la suite d'un chef-d'œuvre, on a de suite envie de dire : n'est pas Stuart Gordon qui veut !
L'idée de faire une suite n'était pas mauvaise à en voir comment finissait le précédent opus mais hélas, basé sur un scénario original aussi ridicule qu'incongru, le film se plante lamentablement. Notre fameux docteur dérangé du bulbe et son infortuné compagnon quitte l'Amérique latine où ils avaient trouvé refuge (unique élément présent dans la nouvelle) pour revenir à Arkham et recommencer leurs innommables expériences. Rien de vraiment original au final, seule la toile de fond changeant légèrement avec en bonus une enquête policière peu trépidante.
Et si les effets gore sont moins nombreux mais plus réussis, on n'échappe malheureusement pas à un humour noir omniprésent, que ce soit dans le jeu des acteurs (énervant Jeffrey Combs, ridicule Claude Earl Jones) ou dans certaines scènes cocasses comme l'assemblage de la main-œil ou bien la réanimation du Lt. Chapham. L'atmosphère du film de Gordon a donc laissé place au grotesque sanguinolent, chose qui pourra sûrement plaire aux fans du genre mais décevra ceux du premier film.
Quant au côté "fiancée", déjà exploité par La Fiancée de Frankenstein, il est ici bienvenu et bien amené mais n'arrive pourtant jamais à rester convainquant voire même intéressant, pas plus que certains effets spéciaux ridicules (la chauve-souris en plastique en est le meilleur exemple). Dommage donc pour cette première suite inégale au possible, contenant de très bonnes idées et des passages gore excitants, contrastant avec l'incapacité totale de son metteur en scène à proposer un ensemble qui tient la route.