Vaguement inspiré du Dressed to kill de De Palma et surtout jusqu'au-boutisme de l'ignominie d'une pauvre handicapée incapable de clamer qu'elle est constamment agressée par un taré, Red to kill est clairement l'un des films de la Cat III les plus malsains et son pitch un sommet du cinéma de transgression. La première scène nous plonge tout de suite dans l'atmosphère suffocante. Ben Ng est incroyable en schizophrène violeur et psychopathe, vraiment le summum des acteurs allumés de la cat III avec Anthony Wong. La dernière scène est d'une violence inouïe, aussi insoutenable que catharsique tout en étant visuellement aboutie, mais quel grand vide autour de cela, le néant.
Tout est bidon et semble totalement gratuit. Billy Tang le réalisateur se prend comme d'habitude très au sérieux alors que la réflexion qu'il semble vouloir développer est constamment d'un ridicule absolu. En zappant la première et la dernière scène, il ne reste qu'une mise en scène très molle, des scènes imbuvables et bouche trou à la pelle, de très mauvaises actrices et une histoire très crétine qui pallie son manque de fond affligeant par la mise en valeur inutile de pseudo trisomiques caricaturaux, "oh, regarde la tête qu'il a lui !", supeeer... Tout cela est donc très bancal et d'autant plus malsain.
Oui, le quotient culte de Red to Kill ne cesse de grimper les limites du moralement supportable et Ben Ng transmet comme jamais la rage du psychopathe à l'oeuvre mais le récit mal construit, mal joué, d'une bêtise crasse hallucinante laisse surtout l'étiquette d'un très mauvais film, ne serait-ce qu'au niveau crédibilité, alors qu'il est pourtant sensé être tiré d'un fait divers réel.