Un violeur compulsif s’attaque aux femmes ayant le malheur de porter du rouge. Jusqu’au jour où il va tenter d'assouvir ses pulsions sur une attardée mentale…
Il est préférable de ne pas prendre connaissance de certains synopsis qui spoilent complètement le film (ce qui m’a permis de me préserver et ainsi, de découvrir l’identité du psychopathe au moment venu). A la réalisation, on retrouve Billy Tang, capable du pire (Dr. Lamb - 1992) comme du meilleur (Run and Kill - 1993) en termes de films catalogués “Category III”.
Avec Red to Kill (1994) 弱殺, il faut assurément avoir l’estomac bien accroché, car le réalisateur ne lésine devant rien et a plutôt tendance à avoir la main lourde, vous êtes prévenu. Le film se déroule quasi intégralement au sein d’un institut pour déficients mentaux (côté casting, s’agit-il d’acteurs jouant des débiles profonds ou de vrais attardés ? Nous ne le saurons jamais) où l’un des pensionnaires, Ming-Ming, va devenir la proie d’un serial violeur particulièrement taré et sadique.
Le film a clairement mérité sa classification “CAT III”, tant les images sont particulièrement dérangeantes. Le réalisateur semble prendre un malin plaisir à filmer les scènes de viols (très graphiques !) sur des musiques langoureuses, digne d'un softcore du dimanche soir sur M6. Jamais avare en scènes chocs, quand ils ne filme pas des scènes de sévices sexuels, ce sont des séquences un poil plus hardcore qui nous attendent
(une mère et son fils se défenestrent, lorsque Ming-Ming, après avoir été violée, se mutile la vulve à coups de lame de rasoir ou lorsque le violeur se fait charcuter avec la scie circulaire).
Le film est loin d'être parfait, mais il est tellement jusqu'au-boutiste, immoral, prodigieusement transgressif et surréaliste par tant de libertés prises au moment du tournage. Et côté interprétation, Lily Chung (Daughter of Darkness - 1993) s’en sort remarquablement bien dans le rôle de Ming-Ming face à l'ahurissante performance de Ben Ng (Mr Chan) qui campe littéralement deux personnages en un, avec un côté animal (aux pulsions destructrices et aux violents coups de reins) la nuit tombée et parfaitement insoupçonnable le jour.
Un rape and revenge qui se paie le luxe de mettre en scène des sévices sexuels sur des handicapés mentaux, si Billy Tang voulait choquer et se faire répudier, il ne pouvait pas s’y prendre autrement. Quoi qu’il en soit, le film remplit parfaitement le cahier des charges d’un film “CAT III”, difficile de faire la fine bouche ou de faire la mijaurée, on savait plus ou moins dans quoi on mettait les pieds (enfin… peut-être pas de façon aussi hard).
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