Dans son premier film, La légende de Ron Burgundy, Adam McKay réunissait six des sept membres de la Frat Pack, groupe d'acteurs comiques américains. Le résultat a connu un vif succès aux Etats-Unis, moins au-delà ; l'interprète du personnage-titre, Will Ferrell, est alors une énorme star dans son pays et presque inconnu du grand-public ailleurs. Adam McKay le met à nouveau au centre pour Ricky Bobby, son second film sorti deux ans après. Il est rejoint par deux camarades de jeu importants : Sacha Baron Cohen (Borat, Bruno, The Dictator) qui lui volerait presque la vedette ; et John C.Reilly, son ami traître, auquel il fera face sans presque plus d'intermédiaires dans Frangins malgré eux, prochain film de McKay.


Le contenu est plus varié que pour Ron Burgundy, avec davantage de gimmick (« rock'n'rollll »), de trucs accrocheurs ; mais le développement tout aussi bancal. Ron était déjà trop long mais surtout parce qu'il manquait de matière ; cet opus-là fait deux heures, elles sont remplies, mais mal, sans recul, sans structure, voir sans écriture digne de ce nom. Le film est prometteur au départ puis s'écrase, devenant même plus plombant que son prédécesseur (plus drôle numériquement parlant, mais avec un petit côté sinistre en bonus). Les acteurs sont en roue libre, cela donne des hauts en germe avec une poignée de séquences un peu plus porteuses (la scène du repas, le premier feu imaginaire) ; pas mal de bas, du moyen à la pelle et du peu significatif pour boucler le tout.


Adam McKay et Will Ferrell sont toujours dans la logique du 'faux' film avec un 'faux' univers. Sauf que regarder un faux film se moquant de lui-même de A à Z est rapidement saoulant. Il faut dans ce cas-là une succession de sketches hilarants ; dès qu'ils ne sont pas au moins percutants, cela pose problème. Autant dire qu'il y a un très gros problème ici. Ricky Bobby garde le mérite de l'imprévisibilité et n'est pas une parodie standard ; mais ce n'est qu'un réceptacle aveugle d'inspirations à l'arrachée, de débuts de vannes et d'ouvertures sans lendemain. Sacha Baron Cohen se détache facilement, puisqu'en dépit d'une entrée un peu misérable, il a l'opportunité de creuser un filon bien caractérisé ; celui du français fourbe et raffiné de service (en VF, son maniérisme donne du Bayrou en dynamique). Passé les deux tiers de la séance, c'est parce qu'il est là que le film ne sombre pas complètement.


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le 1 mai 2015

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Zogarok

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