L'histoire de la naissance des Village People. Histoire évidemment totalement romancée, puisqu'en lieu et place du projet ultra-commercial d'origine, cette genèse nous raconte la rencontre d'un compositeur talentueux avec de gentils excentriques (puisque vêtus à la ville comme à la scène) dotés d'un joli filet de voix, et aidés par une bande de passionnés qui croient dur comme fer à leur futur succès.
Étonnamment, bien qu'il s'agisse d'un film sur les Village People, nous les verrons assez peu. Pour une raison qui se comprend dès que nous entendons parler Felipe l'Indien, le premier d'entre eux à avoir droit à une ligne de texte : ils savent chanter – tout du moins faire semblant – mais lorsqu'il s'agit de jouer la comédie, c'est un véritable désastre. Le scénario va donc se focaliser sur les personnages entourant le groupe, eux interprétés par des acteurs : le compositeur, la manager, l'avocat, le producteur, et ainsi de suite. Les membres du groupe n'interviendront véritablement que lors des castings, des inévitables chansons, et de rares scènes de la vie quotidienne.
L'histoire elle-même s'avère assez ridicule, en particulier sa façon d'expliquer comment le groupe va signer un énorme contrat avant la fin du film. La réalisation est pour sa part assez quelconque, hormis son introduction qui donne des nausées.
Là où ce long-métrage se démarque véritablement, c'est d'abord dans son ambiance et sa vision kitsch, surréaliste, mais attirante de Greenwich Village, un quartier où un mexicain à la voix fluette se ballade habillé en indien, où une ménagère de plus de 50 ans donne des fessées aux gens au moyen d'une baguette de pain, et où les avocats en costume se font attaquer par des grand-mères armées jusqu'aux dents.
Mais son atout principal reste ses scènes de chanson. Rien n'arrête la Musique se veut l'héritier du mythique Grease ; c'est un peu raté, mais dans un sens ce film-là est tout aussi mythique. Là où la majorité du temps la réalisatrice se montre sage, elle se lâche totalement pour les chansons, qui se voient chacune gratifiées d'une chorégraphie délirante et de décors tous plus kitsch les uns que les autres, dans un savoureux délire. La vision de la séquence de YMCA justifie à elle-seule de donner sa chance au film, puisqu'elle se déroule entièrement dans un gymnase, et que nous y voyons des éphèbes s'adonner à d'étonnants concours de plongeon ou à de virils matchs de lutte gréco-romaine, lorsqu'ils ne rentrent pas dans la grande danse lancée par les Village People. Difficile en voyant le résultat de penser que, quelques minutes plus tôt, nous voyons les mêmes chanteurs draguer toutes les filles leur passant sous la main en boite de nuit.
Si vous n'aimez ni le charme rétro des années 70/80, ni les chansons des Village People, inutile de donner sa chance à Rien n'arrête la Musique. Pour les autres, je dirai que ce film ne vole jamais bien haut, mais qu'il dispose tout de même de quelques bons moments et dégage une certaine joie de vivre.
Ninesisters
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le 4 mars 2012

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