À la fin des années 90, alors que le genre tourne en rond à grands coups de serial killers masqués, de monstres gluants et de maisons hantées, voici venir un petit bijou du cinéma d'horreur japonais... Sorti en France en 2001 avec au départ une certaine indifférence, Ring demeure pourtant aujourd'hui encore un summum de la terreur désormais culte, cent fois copié mais jamais égalé.


Tiré du roman éponyme de Koji Suzuki, auquel il modifie bon nombre d'éléments (dont le sexe des personnages et d'autres détails de l'histoire), le film de l'illustre inconnu Hideo Nakata met en scène de façon originale la cassette vidéo et la transforme en portail entre la vie et la mort. Après les boogeymen masqués, les croquemitaines blagueurs et les monstres défigurés, voici désormais une nouvelle figure emblématique du cinéma horrifique : Sadako, la fantôme aux cheveux longs qui va hanter tout malheureux(se) osant regarder une VHS peuplée de séquences toutes plus bizarres les unes que les autres. Un concept original renforcé par une mise en scène sobre mais efficace, Hideo Nakata préférant jouer sur une atmosphère lugubre que sur des effets choc. Le résultat n'en est que plus terrifiant, reposant sur un scénario malin et inventif qui regorge de glaçantes révélations.


Menée par la révélation Nanako Matsushima et le charismatique Hiroyuki Sanada, cette chasse à la vérité passionnante évite les apparitions fantomatiques à outrance, le gore ou les jump scares prévisibles et réussit à terrifier grâce à son sujet, original et prenant, et à un rythme autrement soutenu virant à l'enquête plus qu'à une réelle confrontation entre le bien et le mal. Simplifiée, l'histoire du roman est donc ici réduite à son pus simple aspect, transformant une variante nippone du "Charlie" de Stephen King en un film horrifique beaucoup plus mystérieux, avare en explications complexes (au grand dam des fans du livre). En définitive, Ring reste un long-métrage simple mais maîtrisé, terrifiant sur bien des aspects et original dans son sujet. Un film culte qui fera (hélas) bien des émules...

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le 2 avr. 2019

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