Sorte de variante de Madagascar aux très proches similitudes, Rio se rapproche également nettement plus d'une aventure Disney quand on voit le traitement fait à l'histoire avec son lot de morale, l'ajout de quelques chansons inutiles et son approche au final très manichéenne (héros que tout oppose, découverte de la vie, méchant de service...). On reprochera donc au film de ne rien proposer de clairement innovant.
Ceci dit, Rio arrive tout de même à divertir pleinement son spectateur grâce à des personnages hauts en couleurs comme Rafael le vieux toucan moralisateur, les deux oiseaux cool au possible Pedro et Nico, Luiz le bouledogue amical aux pulsions canines parfois débordantes ou encore les singes voleurs, véritables stars du métrage avec leurs facéties hilarantes. L'action est ici maitrisée d'une main de maitre par Carlos Saldanha qui fait virevolter ses protagonistes et nous entraine dans une spirale de couleurs, de plans aériens et de courses-poursuites effrénées à travers la fabuleuse ville brésilienne.
Le film est donc scindé en deux aventures parallèles où nous suivons d'un côté Blu, le perroquet domestique enchainé à sa future compagne Perla, ivre de liberté et forte tête, et de l'autre sa maitresse Linda accompagnée de Túlio le déluré ornithologue. Le rythme n'en pâlit toutefois pas, même si on aurait préféré moins de scènes dites "classiques" et un peu plus d'audace dans le scénario. Heureusement, l'humour souvent drôle et la bonne humeur omniprésente nous permet de jamais s'ennuyer, en particulier dès que l'on aperçoit les singes dérobeurs de Rolex.
Ainsi, cette aventure rocambolesque ne convainc pas totalement et c'est avec une légère déception que l'on assiste à un spectacle au final très sommaire, Rio faisant tomber l'animation de Blue Sky dans une mise en scène très conventionnelle. Agréable mais pas aussi hilarant que d'autres films du genre, Rio reste tout de même un très bon divertissement à consommer avec plénitude.