Le déjanté réalisateur Paul Verhoeven signe en 1987 un film d'anticipation unique et avant-gardiste, une œuvre d'anticipation violente et originale mettant en scène l'avènement d'un nouveau type de policier, mélange d'humain et de machine. Située dans une Amérique où la criminalité et la corruption font main basse sur la ville de Detroit, l'intrigue suit la transformation puis le combat d'un flic, tué par le plus dangereux gang de la cité, qui va devenir le cobaye d'une expérience visant à créer le policier parfait.
Devenant RoboCop, modèle d'intégrité et d'efficacité, notre ex-humain va pourtant devoir combattre ses démons intérieurs, les souvenirs de son passé ressurgissant malencontreusement... Verhoeven signe donc un film sombre, parfois glauque et surtout graphiquement très gore, le Hollandais n'hésitant pas à nous en mettre plein la vue au niveau des maquillages afin d'accentuer l'ultra-violence dépeinte par le film.
Gros plans multiples, exécutions sanglantes, déchiquetages en règle et impacts de balles faramineux sont donc poussés à l'extrême pour notre plus grand dégoût. Ponctué de quelques (très) légères touches d'humour et de scènes d'action explosives, le film tient en haleine du début à la fin. Se rapprochant le plus possible de la réalité pour s'en éloigner, Verhoeven calcule les moindres parcelles de son film et en livre tout un programme, soignant autant les effets spéciaux que le rythme de son histoire inédite aussi passionnante qu'indubitablement glaçante.
De plus, l'interprétation est ici excellente, d'un Peter Weller tout simplement bluffant sous l'épaisse armure de RoboCop au terrible Ronny Cox en passant par Nancy Allen et l'atypique Kurtwood Smith. Ajoutons aux qualités du film l'inoubliable thème de Basil Poledouris et la foule de séquences cultes et d'idées neuves d'un metteur en scène grandement inspiré (la vision robotique du héros, les publicités délirantes parsemées ici et là...). Ainsi, autour d'une histoire aussi tragique que magnifique (un robot sans émotions se remémore son passé paradisiaque aux côtés de sa femme et de son fils), Paul Vehroeven parvient à nous livrer un film d'action et d'anticipation digne du chef-d'œuvre, faisant de RoboCop un film culte gravé dans les mémoires.