Auréolé de l'Oscar de la Meilleure Actrice pour Brie Larson, Room aurait pu s'apparenter à beaucoup d'autres films très Hollywoodiens sur des sujets sensibles, en l'occurrence la séquestration d'une mère et de son fils. Heureusement c'est plus subtil que cela.


Pour apprécier Room et en quelques sortes vivre le film pleinement, il ne faut rien en savoir au préalable et surtout éviter les bandes-annonces. En partant totalement neutre vis à vis du film, on se laisse emporter par le déploiement progressif de la mise en scène et de cette histoire. Au-delà de la séquestration, le film est riche de plusieurs thématiques fortes. Notamment celle de la survie, à travers le personnage de la mère qui imagine un monde idéal à son fils, qui lui ne connaît que la chambre dans laquelle il est né, évidemment à cela il y a la confrontation avec le retour à la normalité, la vraie naissance de cet enfant dans le monde.
Évidemment en partant du point de vue de Jack on pense instantanément au thème de la maternité. Malgré la froideur et la crasse de la geôle, le petit Jack du haut de ses cinq ans n'est pas vraiment né, il ne fait pas partie du monde. C'est en cela que le thème de la maternité, voir même de la grossesse si on pousse la métaphore de la chambre plus loin, se développe habilement. L'écriture est le fruit d'un travail riche et juste, le film est quant à lui sans fausses notes, sans fioritures.


Comme s'il était bien au chaud dans le ventre de sa maman depuis cinq ans, le petit Jack va par la force des choses et l'amour inconditionnel de sa mère, venir au monde.
Jacob Tremblay du haut de ses neuf ans (huit lors du tournage) porte le film sur ses épaules, tout passe à travers son point de vue et le petit garçon s'avère formidable. Criant de vérité et d'une justesse époustouflante. Brie Larson quant à elle n'a pas volé sa statuette, blafarde et amaigrie, l'actrice compose un personnage fragile et délicat.


Room est un formidable film sur l'amour maternelle, sur la transmission, sur la séquestration bien sûr, mais aussi et surtout sur le désir de vivre. L'émotion n'est jamais trafiquée et l'écriture possède toute la richesse nécessaire pour s'adresser à un public large. Au-delà d'être un film bien pensé et bien construit, Room est avant tout une oeuvre forte mais également tendre et belle.

E-Stark
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le 22 mars 2016

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E-Stark

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