Scarface par Sergent_Pepper
Bon, je m'attendais à pire à vrai dire. J'en gardais un assez mauvais souvenir, pour avoir, je pense, attendu quelque chose de la trempe du Parrain ou Il était une fois en Amérique.
Finalement, c'est un film sur la médiocrité, et c'est de ce fait assez intéressant de voir le culte dont il fait l'objet, que le personnage soit l'idole du gangsta rap qui le prend au premier degré.
Dès le départ, on est face à un abruti dont l'idéal de richesse et l'ego sont sans mesure. Comme les personnages du roman réaliste du XIXe, il est un éternel insatisfait, et l'histoire d'amour avec Pfeiffer en est le très beau symptôme. Pas un baiser, pas une scène d'amour, mais une conquête, une appropriation qui foire totalement.
Le kitsch, de ce point de vue, est probablement assumé : la laideur des décors, le baroque des costumes : tout est l'apogée du mauvais gout, celui d'une époque qui se noie dans des nuages de coke.
On se dira que la musique joue aussi cette partition là, mais putain, c'est dur à entendre.
De Palma est discret, laisse les acteurs et les gunfights crever l'écran. Il fait du grand spectacle mais livre en même temps une réflexion sur le statut du héros, la distinction et les attributs du bad guy qui finit par tout confondre au nom d'un honneur mal galvaudé et pathétique.
Il me reste à trouver et visionner l'original de Hawks.