Dix ans après le dernier volet qui concluait de manière maladroite une saga détruite par son propre créateur, revoici Star Wars. Suite de l'Épisode VI sorti il y a 32 ans, Le Réveil de la Force était tout autant attendu au tournant que la Menace Fantôme en son temps, surtout qu'aujourd'hui George Lucas n'est plus maître à bord, la saga étant confiée à de nouveaux réalisateurs, en l'occurrence J.J. Abrams pour ce septième volet.
Bardé de promesses allant de retrouver l'ambiance des 80's à un scénario surprenant plein de surprises, le film-évènement avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Verdict ? Non, Star Wars VII n'est pas la claque annoncée, juste un divertissement tout au plus honnête. Car tiraillé entre la continuité, le fan-service et l'originalité, le réalisateur de Star Trek décide d'y aller mollo pour cette première ré-incursion avec un scénario calqué sur l'Épisode IV sur bien trop d'aspects.
Même trame, mêmes enjeux, mêmes types de personnages, mêmes décors... L'idée également de piquer les rebondissements au film d'Irvin Kershner est louable mais l'on sent que la saga est épuisée en matière d'idées neuves, les personnages étant parfois mal introduits (l'inutile Capitaine Phasma pour ne citer qu'elle), les scènes d'action étant correctes sans être mémorables et la nouvelle musique du revenant John Williams ne proposant rien de vraiment mémorable...
L'évènement n'est hélas pas là, remplacé par un blockbuster distrayant qui tente par tous les moyens de se trouver une identité. Détracteurs de la prélogie, vous louerez le soin apporté aux décors et aux effets spéciaux à l'ancienne. Fans d'Abrams, vous retrouverez une nouvelle fois la patte de Spielberg (que le réalisateur ne lâche pas), que ce soit dans la manière de filmer ou dans l'humour léger typiquement 80's.
Pour le reste, c'est assez prévisible, un peu sombre mais pas trop, très bruyant mais pas époustouflant. Unique réussite : faire une suite basée sur un univers déjà créé, les anciens personnages principaux devenant une passerelle en second plan pour laisser la place à une nouvelle génération. Dommage en revanche que, le cul entre deux chaises, le film n'arrive pas à se dépêtrer d'un fan-service obligatoire.