Hélas passé quasiment inaperçu en salles françaises, bien éclipsé par l'explosive Fin des Temps avec Schwarzenegger, le thriller fantastique Stigmata s'est avéré être une très bonne surprise. Le film au sujet épineux traitant une nouvelle fois du doute pesant sur l'Église mélange faits surnaturels et enquête pastorale avec brio, les deux protagonistes respectifs se rencontrant inévitablement. D'un côté, Patricia Arquette, jeune coiffeuse délurée et bonne-vivante qui, après avoir reçu de sa mère un rosaire volé sur le cou d'un prêtre au Brésil, se voit infligée les stigmates du Christ.
De l'autre côté, Gabriel Byrne, un prêtre investigateur d'évènements scientifiques doutant de sa foi à la vue des secrets de l'Église. Doté d'une réalisation aussi inutilement clippesque que parfois soignée, Stigmata échappe à la case navet grâce à son interprétation convaincante mais surtout grâce à son scénario malin et inspiré qui, après La Dernière Tentation du Christ, ose s'aventurer dans une hypothèse blasphématoire du plus bel effet. Ce dernier arrive donc à nous plonger dans cette histoire intrigante où secrets et révélations se bousculent agréablement, maintenant un suspense palpable.
Effets spéciaux et maquillages réussis, magnifique musique signée Elia Cmiral et le chanteur des Smashing Pumpkins Billy Corgan ainsi que des passages sanglants faisant froid dans le dos permettent au spectateur d'en avoir pour son argent. On regrettera cependant quelques scènes clippesques ratées comme dans la boite de nuit ou encore dans le bain au début, la musique rock de Billy Corgan inutile et une présentation des personnages un peu bâclée (la personnalité de Frankie est expédiée façon clip new age dans le générique). En bref, malgré quelques défauts mineurs et des faux-raccords amusants, Stigmata reste un bon petit film ésotérique qui, plus de dix ans après, n'a rien perdu de son impact.