Tolérance Zéro

On pensait avoir tout vu niveau adaptations de jeux vidéos ratées. On s'est gouré... Après Super Mario Bros et son univers futuriste de série Z, Street Fighter entré depuis au panthéon des nanars, ou encore l'imbroglio Alone in the Dark réalisé par Uwe Boll, et bien voici désormais Street Fighter : La Légende de Chun-Li, une adaptation censée nous faire oublier le film de Steven E. DeSouza... Les fans du jeu ne pourront pas blâmer l'intrigue, on savait à quoi s'attendre : le film est centré sur Chun-Li et donc sur sa vengeance contre Bison et ses deux uniques sbires Vega et Balrog.

Contrairement à son prédécesseur, l'histoire du jeu vidéo est respectée à la lettre. Bon, voire très bon point. Malheureusement, c'est le lamentable Andrzej Bartkowiak qui réalise et on ne peut pas dire que le réalisateur du décrié mais pourtant fendard Doom (tiens, encore une adaptation de jeu vidéo) soit très apprécié quand il passe derrière la caméra. Filmant lamentablement des acteurs pitoyables, ce nouveau passage sur grand écran devient vite risible, plus proche d'un téléfilm certes très fidèle au matériau d'origine mais terriblement chiant.

Il faut dire qu'avec comme interprètes la sexy mais peu convaincante Kristin Kreuk ("Smallville"), le pathétique Chris Klein (qui s'enfonce de plus en plus après Rollerball), le cabotin de première Neal McDonough (Tolérance Zéro) et même l'imposant Michael Clarke Duncan (dans un rôle malheureusement éclipsé), on ne pouvait pas s'attendre à un quelconque sérieux. Tout ce petit monde est par ailleurs accompagné du chanteur des Black Eyed Peas Taboo (WHAT - THE - FUCK ?!), de la magnifique mais piètre actrice Moon Bloodgood (Pathfinder) et de l'oublié Robin Shou (qui campait déjà Liu Kang dans l'adaptation de Mortal Kombat).

Agrémenté d'une sous-intrigue policière à deux balles dont on se fout royalement malgré la présence de Charlie Nash, il ne nous reste que des scènes d'action insipides, mal filmées et trop courtes, des dialogues creux et des incohérences à foison. Au final, nous nous retrouvons devant une adaptation réussie mais un mauvais film qui aurait pu être très sympathique entre de meilleures mains...