Première adaptation-live d'un jeu vidéo, Super Mario Bros fit l'effet d'une bombe à sa sortie et ce pour plusieurs raisons. La seule annonce avait départagé le public : d'un côté l'excitation de voir les héros devenir des personnages en chair et en os et de l'autre l'idée de ce que cela pourrait donner dans un long-métrage. La suite fut d'autant plus désastreuse... Nanti d'un budget confortable, d'un casting trois étoiles et d'effets spéciaux de qualité, l'adaptation s'avère être tout simplement horrible, devenant un navet exaspérant.
Car même en occultant le peu de fidélité voire de rapport avec le jeu vidéo le plus connu de la planète, le film reste une bouse difficilement regardable. La faute à un scénario abracadabrantesque qui, tout en respectant les bases du jeu (monde parallèle, présence des champignons, enlèvement de la princesse Daisy etc.), transforme le monde coloré et luxuriant du jeu en une ville souterraine bruyante, sale et violente où une milice agressive embarquent de force les anarchistes, où les vieilles dames rackettent les pauvres gens et où l'on déguste dans un coin des dinosaures en hot-dogs.
Un univers visuel pas vraiment idéal pour les gosses, principal public du film. À partir de là, le spectateur désireux de retrouver l'aventure du jeu vidéo sera vite estomaqué par ce monde étrange garni de gags infantiles, de situations pas vraiment amusantes et de scènes d'action plutôt incongrues (personne n'aurait imaginer voir Mario et Luigi s'enfuir dans une bagnole de police).
Quant au reste, les inconnus qui resteront inconnus Rocky Morton et Annabel Jankel nous livrent un pseudo-blockbuster d'une rare laideur où les quelques effets visuels réussis n'arrivent pas à nous divertir face à tant de n'importe quoi, filmant lamentablement une péripétie inutilement déconcertante où le roi Koopa (pauvre Dennis Hopper, au sommet du cabotinage), descendant direct des dinosaures, veut gouverner notre monde grâce à un fragment de météorite que seule la princesse Daisy peut activer et où nos deux plombiers gaffeurs (Bob Hoskins qui se demande sans cesse ce qu'il fait là et l'exaspérant John Leguizamo, niais au possible et bête comme ses pieds) vont aider le peuple à se débarrasser du tyran.
On s'ennuie vite et on a un mal fou à se dire que cette transposition futuriste de mauvais goût est l'adaptation du célèbre jeu vidéo qui a enchanté notre jeunesse. Ainsi, Super Mario Bros s'avère être au final une série Z horriblement ratée et un viol intellectuel difficilement digérable.