Le dernier volet de la trilogie Batman signée Christopher Nolan allait-il être le meilleur ou, tout simplement, un bon épilogue ? La réponse est oui, sans aucun doute. Nolan a bien entendu réussi à boucler la boucle amorcée depuis Batman Begins tout en portant à l'écran un des plus fabuleux arcs du comics : la défaite de Batman face à l'imposant Bane. Adaptation cinématographique oblige, les raccourcis et autres subterfuges proposés par le réalisateur peuvent être ici boudés par certains fans puristes qui crieront au scandale face à ces légères modifications (nous sommes bel et bien dans l'adaptation et non la retranscription).
Mais dans l'ensemble, le scénario de ce dernier film est d'une intensité, d'une logique et doté d'un travail titanesque sans pareil : des personnages complets, une intrigue palpitante sujette à de nombreux rebondissements (parfois tirés par les cheveux, il est vrai), des scènes d'action tout simplement épiques, une musique redondante et une mise en scène tout simplement impressionnante.
Nolan nous livre donc une épopée finale de toute splendeur, évitant de tomber dans certains filets hollywoodiens pour mieux s'y plonger par moments (on reste dans le blockbuster américain, ne l'oublions pas) mais fait à nouveau évoluer ses personnages, quitte à délaisser les costumes et autres éléments fantastiques habituels pour mieux se consacrer à ce scénario digne d'un thriller terroriste aussi habile que finalement très ancré dans notre époque, apportant ce qu'il faut de tension et de terreur pour trépigner comme il se doit. L'interprétation reste la même, toujours aussi excellente, accompagnée par de nouveaux venus monstrueux, sélectionnés avec un choix minutieux...
Avant tout Tom Hardy qui campe un Bane au-delà des espérances, à la fois terrifiant et apathique, un monstre humain rarement vu au cinéma. Puis viennent la finalement attachante Anna Hathaway, parfaite en Catwoman bien plus complexe qu'il n'y parait. Et enfin le jeune Joseph Gordon-Levitt, qui confirme ici qu'il est tout bonnement un grand acteur en devenir. Seule Marion Cotillard, l'instar de celle dans Inception, peine à convaincre totalement, livrant ici une prestation américanisée des plus ringardes. Ainsi, sans être (pour le moment) aussi culte que son prédécesseur, The Dark Knight Rises a le mérite de s'éloigner une fois de plus les archétypes du film de super-héros pour livrer aux cinéphiles une véritable aventure humaine, un thriller effrayant et un point d'orgue aux adaptations de comics au cinéma.