Un biopic de 3h30 centré sur Frank "The Irishman" Sheeran et ses liens très étroits avec le mafieux Russell Bufalino et le syndicaliste Jimmy Hoffa.
Se déroulant sur plusieurs décennies, Martin Scorsese prend le temps, à travers une construction plus posée et un montage moins frénétique que dans "Les Affranchis" et surtout "Casino", de dérouler son histoire et les rouages qui s'y trouvent.
D'abord dans une première moitié, relativement classique, empruntant aux codes des films de gangsters.
Puis dans une deuxième moitié, plus intéressante, prenant une dimension plus humaine et mettant encore plus en avant les liens qui unissent ces personnages et certains choix, irréversibles, qu'ils prennent, par conviction ou par obligation.
Oeuvre crépusculaire où Scorsese s'interroge sur son cinéma et le temps qui passe, "The Irishman", c'est une histoire d'amitié, de respect, et de déchirure aussi.
Une histoire, plus triste qu'on pourrait le croire, où la fin devient inévitable, qu'on l'attende patiemment ou qu'elle nous frappe de plein fouet. Et dans sa tombe, c'est sa vie, ses secrets et ses regrets qu'on emmène.
Et le film est également là pour nous rappeler (si il y a encore besoin) que De Niro, Pacino et Pesci sont encore et toujours des putains d'acteurs, quelque soit leur âge (mention spéciale au rajeunissement numérique opéré sur le trio, plutôt bien foutu en général, et qui ont désamorcé, au fil du film, les craintes que j'avais au début).
Au vu de son réalisateur et de son casting, le seul vrai regret qu'on peut avoir vis-à-vis de ce film, c'est de ne pas avoir pu le découvrir comme il se doit, dans une salle obscure.
Mais ceci est un autre débat.