Les Rescapés

Pour son troisième passage au cinéma, Robin Williams persévère dans la comédie avec Les Rescapés, frasque sur les dangers du port d'armes dans une Amérique paranoïaque, où il côtoie le toujours aussi nonchalant Walter Matthau. Pas très bien reçu aux États-Unis et sorti directement en vidéo en France, le film démarre en trombe comme n'importe quelle comédie des années 80 avec deux braves types se faisant licencier le même jour et empêchant dans la foulée un hold-up. L'un va essayer de continuer sa petite vie tandis que l'autre, exubérant et parano, va aller s'entrainer dans un camp spécialisé par crainte d'un effondrement du pays...

Aux prises avec un tueur revanchard et face à l'incompétence de la police, nos deux nouveaux (presque) amis vont essayer de survivre à la vengeance de leur bourreau. Tout le film est porté par la folie furieuse d'un Robin Williams en roue libre qui va comme d'ordinaire grimacer et balancer des vannes incontrôlables aux côtés d'un Walter Matthau exaspéré. Malheureusement, si la première partie est vraiment plaisante, le film part dans une toute autre voie arrivé dans sa seconde moitié. Située dans un camp d'entrainement enneigé du Vermont, le ton est moins décalé, plus sérieux malgré lui et sombre dans le classicisme dispensable.

On aurait donc préféré un peu plus de folie et de rebondissements dingues que le changement de personnalité de Donald (Williams), voulant devenir une machine de guerre, finissant d'ailleurs sur une prise d'otages pas très folichonne. La mise en scène de Michael Ritchie (La Chouette Équipe, Votez McKay...), pourtant dotée de moyens, ne restera pas dans les annales et restera pépère en dépit de quelques séquences explosives. En somme, cette petite rareté est sauvée par les frasques de Robin Williams et une bonne première partie mais reste malheureusement facilement oubliable. À voir pour les inconditionnels de l'acteur.