Nature Vs Culture
Dans un monde entièrement fictif, où les consciences ont été remplacées par le flux continu des images médiatiques, alors que la vie n'est plus que matière à nourrir l'ogre télévisuel, Mickey...
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le 15 janv. 2011
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Malgré la réputation qui le précédait, je n’avais pas forcément détesté ce film la première fois, et me suis dit qu’avec l’âge et ma capacité supérieure à encaisser, j’apprécierais peut-être un peu plus Tueurs Nés... Mais non, au contraire...
Le truc, c'est qu'Oliver Stone a sacrément manqué de jugeote en voulant pointer du doigt les effets pervers du voyeurisme et de la violence à la télé, de ses clips abrutissants, de la foule lobotomisée, de la surmédiatisation et de la starisation du pire - ici d'un couple de serial killer - en utilisant exactement les mêmes procédés... Et même si le film s'avère sur la question un poil en avance sur son temps, ça ne l'empêche pas d'être indigeste... Et je pèse mes mots.
Pourtant, au début, on se dit que ça va le faire, que "Bon, ok c'est gratuitement violent, ok y a des incrustations d'images pas forcément utiles, ok ça part un peu dans tous les sens, ok c'est pas toujours vraisemblables, mais ça devrait s'arranger quoi..." Sauf que ça ne fera qu'empirer, jusqu'à l'intoxication de malsain et surtout d'hystérie. Oliver Stone ne peut d'ailleurs s'en prendre qu'à lui-même puisque les acteurs, même si certains en font parfois un peu trop, donnent de leur personne et assurent le spectacle.
Mais voilà, le "scénario" et la vision du réalisateur nous assomment de personnages tous plus antipathiques les uns que les autres, et encore je suis gentil, parce que ce film dégouline de misanthropie et de cynisme, il n'y a pas une seule échappatoire à la haine et à la violence, tout juste une once d'amour entre ces deux serial killers. Ce qui s'avère encore plus désespérant.
Bon, parce que je suis quelqu'un de bien je sauverai quand même les séquences de jeunesse de Mallory en mode feuilleton, plutôt malines dans le sens où elles montrent habilement sa confusion entre virtuel et réel. L'interview nihiliste de Mickey s'avère également bien écrite, donnant du sens au titre d'un film qui défend au contraire la thèse de l'enfance difficile comme terreau de la violence. Pas très habile tout ça. Et enfin, le "dénouement" d'on ne sait trop quoi, amusant et ironique.
Alors au final, y a quoi d'autre à sauver en dehors des acteurs et de deux ou trois scènes ? La bande originale - excellente - et c'est tout... Nan, vraiment, Tueurs Nés fait dans la boucherie pas fine et sans queue ni tête, à l'esthétique ignoble et les invraisemblances aussi flagrantes que les incohérences. Plus jamais ça.
Créée
le 23 nov. 2015
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