Nature Vs Culture
Dans un monde entièrement fictif, où les consciences ont été remplacées par le flux continu des images médiatiques, alors que la vie n'est plus que matière à nourrir l'ogre télévisuel, Mickey...
Par
le 15 janv. 2011
53 j'aime
Malgré la réputation qui le précédait, je n’avais pas forcément détesté ce film la première fois, et me suis dit qu’avec l’âge et ma capacité supérieure à encaisser, j’apprécierais peut-être un peu plus Tueurs Nés... Mais non, au contraire...
Le truc, c'est qu'Oliver Stone a sacrément manqué de jugeote en voulant pointer du doigt les effets pervers du voyeurisme et de la violence à la télé, de ses clips abrutissants, de la foule lobotomisée, de la surmédiatisation et de la starisation du pire - ici d'un couple de serial killer - en utilisant exactement les mêmes procédés... Et même si le film s'avère sur la question un poil en avance sur son temps, ça ne l'empêche pas d'être indigeste... Et je pèse mes mots.
Pourtant, au début, on se dit que ça va le faire, que "Bon, ok c'est gratuitement violent, ok y a des incrustations d'images pas forcément utiles, ok ça part un peu dans tous les sens, ok c'est pas toujours vraisemblables, mais ça devrait s'arranger quoi..." Sauf que ça ne fera qu'empirer, jusqu'à l'intoxication de malsain et surtout d'hystérie. Oliver Stone ne peut d'ailleurs s'en prendre qu'à lui-même puisque les acteurs, même si certains en font parfois un peu trop, donnent de leur personne et assurent le spectacle.
Mais voilà, le "scénario" et la vision du réalisateur nous assomment de personnages tous plus antipathiques les uns que les autres, et encore je suis gentil, parce que ce film dégouline de misanthropie et de cynisme, il n'y a pas une seule échappatoire à la haine et à la violence, tout juste une once d'amour entre ces deux serial killers. Ce qui s'avère encore plus désespérant.
Bon, parce que je suis quelqu'un de bien je sauverai quand même les séquences de jeunesse de Mallory en mode feuilleton, plutôt malines dans le sens où elles montrent habilement sa confusion entre virtuel et réel. L'interview nihiliste de Mickey s'avère également bien écrite, donnant du sens au titre d'un film qui défend au contraire la thèse de l'enfance difficile comme terreau de la violence. Pas très habile tout ça. Et enfin, le "dénouement" d'on ne sait trop quoi, amusant et ironique.
Alors au final, y a quoi d'autre à sauver en dehors des acteurs et de deux ou trois scènes ? La bande originale - excellente - et c'est tout... Nan, vraiment, Tueurs Nés fait dans la boucherie pas fine et sans queue ni tête, à l'esthétique ignoble et les invraisemblances aussi flagrantes que les incohérences. Plus jamais ça.
Créée
le 23 nov. 2015
Critique lue 244 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Tueurs nés
Dans un monde entièrement fictif, où les consciences ont été remplacées par le flux continu des images médiatiques, alors que la vie n'est plus que matière à nourrir l'ogre télévisuel, Mickey...
Par
le 15 janv. 2011
53 j'aime
Sorti en 1994, le film de Oliver Stone est à la base un scénario de Quentin Tarantino. Le film relate l'histoire de Mickey et Mallory, un jeune couple qui décide de se lancer dans une virée...
Par
le 23 oct. 2010
45 j'aime
1
Caméra inclinée, fond bleu, musique country, fond vert, serpent, noir et blanc, scorpion, couleur, télévision, rires enregistrés, caméra épaule, musique rock, noir et blanc, fennec, caméra qui...
Par
le 27 juin 2012
24 j'aime
6
Du même critique
Plutôt que de nous obliger à nous taper une énième rediffusion du Gendarme-et-de-je-sais-pas-qui sur M6 pour rendre hommage à Michel Galabru, Arte a eu le bon goût de rediffuser le grand drame qui le...
le 7 janv. 2016
54 j'aime
12
Bertrand Blier aurait, paraît-il, assez rapidement écrit le scénario de Buffet Froid en partant de l'un de ses rêves récurrents qu'il prête ici à son personnage principal qu'incarne Gérard...
le 14 juil. 2016
42 j'aime
14
J'avais complètement zappé la polémique quant à son interdiction aux moins de 18 ans à sa sortie, alors quand je me suis installé devant une diffusion de Martyrs sur Canal, je ne vous explique pas la...
le 13 mars 2016
41 j'aime
7