Symptôme de la démocratisation du zombie (grosse tendance 2013), Warm Bodies donne une vision romantique et optimiste, voir rousseauiste de cette créature. Le narrateur est un zombie conscient, humain dans le fond et dans ses raisonnements, mais esclave de sa condition. Comme les autres de sa race, il doit tuer et dévorer pour retrouver son humanité, car de cette manière les zombies absorbent la personnalité, les sentiments de leurs victimes. Oui, mais c’est un parcours gore et long. Aussi avec l’amour, tout ce chemin est accompli en accéléré.

Le rapprochement avec Twilight n’est pas volé. Cependant Warm Bodies aurait pu rester un livre pour jeunes filles quelconque, alors que Twilight était déjà un phénomène très réputé. Ensuite, Warm Bodies est beaucoup moins flamboyant. Il ressemble à une tragédie édulcorée, avec un zombie dépassant son état pour tenter de rejoindre sa belle ; on évolue vers le Roméo & Juliette, avec l’affrontement des deux clans et l’amour impossible au milieu. Puis la mission consiste à se confondre avec la population humaine normale, pour être auprès de sa bien-aimée et sortir des ténèbres.

Même le propos sur la rédemption et le refus de la fatalité est incroyablement banal. Warm Bodies vient s’ajouter mollement à trop de choses connues et la caution "contaminé" ne prend pas. Le film manifeste une certaine beauté plastique, entre les paysages luxuriants à l’abri et les monstrueux Osseux. Mais nous sommes dans la galaxie des fans de Harry Potter, avec la même vacuité morale, existentielle. Lorsqu’on suit les deux amoureux dans leur bulle, c’est un peu adolescent, sobre à en mourir, gentil au possible.

Créée

le 9 mars 2014

Critique lue 444 fois

3 j'aime

Zogarok

Écrit par

Critique lue 444 fois

3

D'autres avis sur Warm Bodies : Renaissance

Warm Bodies  : Renaissance
Mars
6

Shakespeare is not dead !!!!

Acte II, Scène II Scène du balcon, enclave des vivants Julie: Ô R! R! pourquoi es-tu un zombie ? Cache toi de mon père et redeviens vivant; ou, si tu ne le veux pas, jure de m'aimer, et je passerai...

Par

le 1 avr. 2013

43 j'aime

16

Warm Bodies  : Renaissance
Filmosaure
6

Romero et Juliette

Malgré son thème et la manière dont le marketing s’est emparé du phénomène, l’écriture de Isaac Marion n’est pas du tout comparable à celle d’un Twilight. Warm Bodies fait pourtant partie de ces...

le 14 mars 2013

25 j'aime

9

Warm Bodies  : Renaissance
MarlBourreau
7

Les zombies rêvent-ils de mout...euh...rêvent-ils ?

Un zombie a-t-il des sentiments ? A quoi pense-t-il ? Peut-il ressentir des émotions humaines comme l'envie ? L'ennui ? La jalousie ? L'amour ? Eh bien c'est le postulat foutrement original de cette...

le 12 déc. 2013

9 j'aime

2

Du même critique

La Haine
Zogarok
3

Les "bons" ploucs de banlieue

En 1995, Mathieu Kassovitz a ving-six ans, non pas seize. C'est pourtant à ce moment qu'il réalise La Haine. Il y montre la vie des banlieues, par le prisme de trois amis (un juif, un noir, un...

le 13 nov. 2013

51 j'aime

20

Kirikou et la Sorcière
Zogarok
10

Le pacificateur

C’est la métamorphose d’un nain intrépide, héros à contre-courant demandant au méchant de l’histoire pourquoi il s’obstine à camper cette position. Né par sa propre volonté et détenant déjà l’usage...

le 11 févr. 2015

48 j'aime

4

Les Visiteurs
Zogarok
9

Mysticisme folklo

L‘une des meilleures comédies françaises de tous les temps. Pas la plus légère, mais efficace et imaginative. Les Visiteurs a rassemblé près de 14 millions de spectateurs en salles en 1993,...

le 8 déc. 2014

31 j'aime

2