2017 : pendant que l'échec de Batman v Superman et Suicide Squad effraie la Warner, la firme ne peut plus reculer et mise tout sur sa production en cours avant la confirmation Justice League (avant l'hécatombe donc). Le DCEU se meurt, il lui faut un sauveur et ça n'est pas Superman. Vue dans BvS, l'héroïne créée par William Moulton Marston aura droit à son premier film solo après la série TV kitch des années 70 et son reboot annulé en 2011, avec toujours la plantureuse Gal Gagot dans le rôle-titre, le tout supervisé par Patty Jenkins.
La recette actuelle du tout Hollywood résidant dans l'engagement de personnes du même sexe que son protagoniste pour mettre en scène des films relève d'un autre débat mais force est d'admettre que la réalisatrice de Monster n'était pas forcément le choix idéal pour mettre en scène ce blockbuster estival. Mais que voulez-vous ? Il faut bien une femme derrière la caméra pour filmer une femme sous les meilleurs auspices, même si elle n'a réalisé qu'un film il y a quatorze ans et que le reste de sa filmo n'est qu'épisodes de séries TV. Écrit par Allan Heinberg ("The Catch") et chapeauté par Zack Snyder, Wonder Woman est au final un blockbuster tout ce qu'il y a de plus classique, où les féministes bigleux(ses) y verront un film salutaire quand d'autres poufferont devant des séquences poussives et au final pas vraiment dans le sens du sexe féminin.
Oscillant entre séquences bigrement jouissives (l'attaque des Allemands sur Themyscira ou encore l'assaut de WW sur le front ennemi et dans le village de Veld) et effets étonnamment ratés (les incrustations vulgaires en début de bobine, le gloubi-glouba numérique qui sert d'affrontement final) pour un film aussi récent, un brin longuet et à l'humour pas toujours finaud, le long-métrage sauvera certes un temps le DCEU de par son scénario plus simple et ses personnages moins sombres mais ne marquera pas les esprits. Plus calibré pour un public moins exigeant et dans son ensemble sympathique, Wonder Woman peine malheureusement à nous faire vibrer en dépit d'un réel sens du dépoussiérage et une certaine dynamique du blockbuster actuel, le personnage ayant été pendant trop longtemps ringardisé (merci Lynda Carter). Restent donc le charme de ses acteurs principaux et quelques slow-mo empruntés à Zack Snyder, sauvant de justesse un film faussement féministe mais néanmoins agréablement divertissant.