Video Introductive
Le film "The Omega Man" (1971), affiche un héros qui se balade en permanence avec un fusil, une mitraillettes ou autres, pour se protéger d'une communauté de gens, présentés comme des monstres (freaks), ayant un teint de peau différent qui se défendent avec des arcs et des flèches. Ce film sorti juste avant Dirty Harry, marque le début du cinéma de cow boy moderne qui donnera là de beaux rôles aux Eastwood, Bronson, Stallone, Shwarzy ...
Le paradoxe tient dans cette scène dans laquelle il se montre nostalgique de Woodstock, comme s'il était le protecteur de cette mémoire "Peace &Love" mais aussi le protecteur de cette jeunesse dépravée qui n'a aucune conscience de ces indiens, ces noirs, ces chinois, ces russes qui les entourent. Pourtant, se terrant dans son fort Alamo voué aux flammes, le héros incarne l'américain apeuré et surarmé, un comble pour ce pays de pionniers. En fait, au sortir du Flower Power, il crée l'américain d'aujourd'hui. Charlton Heston, initiateur du projet, a trouvé un rôle à sa vrai mesure dans ce premier film annonce pour la NRA.
C'est la moindre des choses après cette période de contestations vécue dans tous les pays occidentaux.
En se remettant dans le contexte, cette génération du baby boom avait un poids considérable et il est logique, pour n'importe quel dirigeant, de vouloir remettre ce joli monde dans le rang. Dans ce sens, il n'y a rien de mieux que la récupération. Ainsi, l'utilisation de Woodstock n'est pas innocente. Cet évènement étant le point culminant de cette période dans laquelle cette jeunesse s'oppose à la guerre, préfère la paix, l'amour et la bonne musique à la moiteur exotique du bourbier indochinois.
Des centaines de milliers de jeunes se ruent à la campagne pour aller admirer la plus belle affiche jamais vue sur la côte est. L'organisateur est sûrement plus jeune que moi aujourd'hui, s'il se fait une énorme expérience professionnelle sur ce coup, il a mis en oeuvre sans le savoir, un chantier "anti Viet Nam", dans lequel on retrouve aussi bien boue, hélicoptères, idéologie, service humanitaire et gachis de la jeunesse américaine.
Il y a un film documentaire qui retrace bien l'épopée, ou plutôt, la situe bien dans son espace et son temps. S'il existe des docs rock plus courts, plus concis, plus percutants, plus poignants, celui ci reste mon préféré, car il est le seul qui sort du contexte rock n' roll pour montrer tous les tenants et aboutissants de cet évènement qui en fait est autant folk que rock.
Car si les têtes d'affiches de soirées sont rock et accompliront des performances mémorables, les journées sont placées sous le signe de la folk music, de la contestation du système en vigueur, du questionnement de cette jeunesse qui cherche sa place dans la société et de l'espoir pour les parents de cette jeunesse de voir leurs progénitures évoluer dans un monde moins dur que le leur à leur époque.
Le cisaillement culturel a justement lieu ici entre folk et rock. On n'aborde pas ces deux musiques de la même façon. Le folk, c'est le plaisir de jouer avec sa guitare devant son pas de porte, de conter ses heurts et misères, décrire le monde autour de soi, s'engager à penser certaines chose et s'y tenir au détriment de sa carrière, jouer avec d'autres musiciens en comblant l'absence de ceux qui ne sont pas là. Le rock, s'il commence sur les même bases que celles précitées devient rapidement une institution. La première d'entre toutes étant "hey les gars, on monte un groupe", dès lors quelques personnes se réunissent et jouent ensemble comme s'ils étaient autour d'un feu de camps, mais dès la première scène, il va y en avoir un ou deux qui auront envie de se mettre devant, ainsi, ils choisiront mieux les filles, les managers, escrocs, comptables, avocats, dates de tournées, titres des prochains albums etc...
En bref, le libéralisme
Si Woodstock est le point culminant de cette époque de contestation, il est normal que la suite ne soit que désenchantement. Et ce futur est déjà palpable dans le film. Si on attribue le succès obtenu à la jeunesse et au rock, on oublie que le festival a pu se dérouler jusqu'au bout grâce aux anciens et aux parents. Si les aspirations de la jeunesse peuvent toujours garder un crédit, quand la caméra s'intéresse aux parents qui passent par là en voiture, au mec qui débouche les toilettes ou à Max Yasgur qui improvise les restos du cœur avec ses voisins, moi je me dis que ces jeunes ne réalisent aucunement leurs rêves, il réalisent le rêve de leurs parents. Autant les rêves des pères, mobilisés pour conquérir des territoires de commerces pour les US ou brimés comme communistes, que des mères qui partagent les même opinions politiques en plus de devoir s'affranchir de la compagnie masculine, des problèmes qui concernent la génération folk.
C'est ainsi que le rock 70's représentera le parfait contrepoint de la décennie précédente. Les méga tournées, les tonnes de gasoil , les sponsors, les potins, les séparations, les reformations. Mais c'est surtout la fin d'un rêve de liberté, la fin d'une utopie. Rentrer dans le rang ou devenir toxico devenait le seul choix. Ceux qui sont rentrés dans le rang auraient pu inculquer un minimum de ces idéaux à leurs enfants, mais non, la contestation ne fut qu'une mode parmi d'autres et si la jeunesse a besoin de mode, des modes, elle allait en avoir.
Maintenant, on peut interpréter "La planète des singes" d'une manière différente. La métaphore pouvant être plus qu'insultante, avec ces bons américains qui auraient laissé, dans une énorme décadence, l'Amérique aux noirs, aux communistes ou aux babas cools. En 68, l'Amérique était prévenue
Video de conclusion
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