Les Robins des Bois sont des Cons

C'est en 2001 et grâce à Luc Besson que le phénomène Yamakasi tombe. Des jeunes banlieusards qui grimpent sur les immeubles sans filets, effectuent des ballets aériens époustouflants et font de la rue un véritable terrain de jeu, il n'en fallait pas plus au réalisateur-producteur pour en faire un film mettant en scène sept de ces cascadeurs tout-terrain aux bouilles aussi différentes que sympathiques. Quatre noirs, deux asiatiques et un caucasien, tous unis par la même passion : le fameux Parkour, véritable évènement aux yeux de la France (et plus tard du monde).

Autour d'un scénario maigrelet où nos jeunes casse-cous vont devoir à la fois trouver suffisamment d'argent pour sauver un gamin gravement malade mais aussi prouver à la police qu'il ne sont pas des mécréants. Dure tâche donc pour ces p'tits gars des HLM soudés, enthousiastes et finalement paisibles, révoltés contre l'injustice et le système français (oui, une opération ça coûte cher ; oui, il y a des racistes dans la police). Au scénario, Besson n'égratigne personne, quitte à en faire des tonnes et à dévoiler ses propres idées sur la vision qu'ont les gens dits lambda sur les jeunes des cités.

Mais en toute honnêteté, nous ne sommes pas venus pour ça ; nous sommes venus pour des cascades périlleuses et de l'action époustouflante accompagnées bien sûr de passages un tant soit peu comiques délibérés par ces sept samouraïs un tantinet emmerdeurs, aux méthodes pas très catholiques mais au cœur gros comme les maisons qu'ils vont avec panache cambrioler. Ainsi, sans prétention aucune, Yamakasi est un petit spectacle bien tricolore dont le faible scénario n'a d'existence que pour mettre en avant des scènes d'action faisant clairement de l'ombre à celles des studios américains. On n'en demandait pas plus.