La Guerre de l'Ombre

La Seconde Guerre Mondiale fait rage et l’Angleterre a besoin d’espions en France. Sous l’initiative de Vera Atkins, les femmes sont engagées pour être formées et envoyées sur place. Parmi elles, Virginia Hall, américaine et amenée à être une brillante espionne, et Noor Inayat Khan, princesse indienne aux aspirations de télégraphiste…

D’habitude, ça fait plaisir de regarder un film de guerre sur des figures de l’ombre incroyables mais inconnues. Un petit tour sur la page wikipédia d’Hall et Khan vous fera comprendre que le mot “incroyable” est, pour elles, un euphémisme. Ces femmes ont beaucoup apporté à la résistance française et il était temps de leur rendre justice !
Malheureusement, le film a plutôt été une déception. D’un point de vue adaptation, c’est plutôt efficace: on suit l’Histoire dans les grandes lignes et on modifie les détails nécessaires pour rendre le tout cohérent et ne pas trop perdre son spectateur autour de plusieurs personnages (bien que je trouve que toute la partie autour de Klaus Barbie est grandement sous-exploitée, au point de me demander l'intérêt de le placer sur l'affiche). Cependant, je trouve qu’en ne parlant que du SOE (Special Operative Executive), on minimise grandement le rôle des combattants français (soldats gaullistes comme résistants) au point que j’ai eu à plusieurs reprises le sentiment que la résistance française devait tout son fonctionnement et son efficacité aux britanniques, puis aux américains. N’oublions pas qu’une bonne moitié n’aurait pu être faite sans les français !
Mêmes Noor et Virginia ont agi par amour pour la France et non pas pour simplement soutenir les britanniques dans le conflit !
Mais là, ça sent tellement le film so british que même la moitié des français est jouée par des français non-français. On l’entend très bien à l’accent et c’est perturbant quand des personnes qui doivent être parfaitement francophones parlent moins bien que des personnes dont le français est censé être la langue secondaire...

De plus, j’ai été assez déçue par le choix de casting de Virginia Hall. Tous les acteurs sont impeccables mais ils ont choisi une femme au physique de moineau et à la fragilité émotionnelle palpable pour jouer une femme dont un seul regard suffit à ne pas l’oublier. Sans rire ! Hall avait du charme, du charisme, du panache et un regard qui vous faisait dire “tu me cherches et t’es mort”. La moitié du film, j’avais l’impression qu’elle ne savait pas ce qu’elle faisait !
La mise en scène relève quand même le niveau, avec une belle photographie mais c’est dommage que tous ces petits éléments viennent gâcher le plaisir du visionnage et surtout, l’histoire extraordinaire de ces trois femmes (car, même Vera Atkins avait une vie passionnante)...