A Casa nostra est un film qui, de par sa lenteur et le nombre de destins qui s'y croisent, ne laisse pas indifférent. Comme on dit : "on aime ou on déteste".


J'ai pour ma part été séduite par ce film. A Casa nostra dresse le portrait d'un monde contemporain où règne l'argent. Plus précisément règnent ceux qui possèdent l'argent. La narration singulière nous propose de suivre un certain nombre de protagonistes ne se connaissant pas tous mais étant tous liés les uns aux autres, de façon plus ou moins directe, à une manigance financière menée par des personnes haut placées.
De la policière travaillant sur cette affaire nuit et jour qui rêve secrètement de fonder une famille avec un homme qui lui échappe; à la prostituée ukrainienne qui cherche un mieux avec un homme louche mais amoureux; en passant par un jeune homme qui va foncer tête baissée vers un job de passeur d'argent de grandes mains pour sortir sa vie de la médiocrité. Les personnages de ce récit apparaissent comme des pantins de cette immense machine et espèrent un peu d'attention et de richesse pour se sentir moins seuls, médiocres.


C'est un film qui fait froid dans le dos et on se sent comme après un concerto d'ongles sur tableau noir face à ce réalisme poignant et cru d'une société déshumanisée. Une scène très forte est celle où, la nuit, Rita, jeune policière, surprend un homme en train d'agresser une femme. En tentant de l'arrêter, l'homme l'insulte et Rita sort finalement son arme et lui crie qu'il fait désormais moins le malin et que c'est trop facile de s'en prendre à une femme. Sur quoi, la femme initialement agressée défend l'homme et part avec comme si c'était bien lui la victime. Les quelques secondes de plan sur le visage de Rita, complètement déboussolée face à cette normalisation de la violence, sont très poignantes.


Et pour finir, le film se termine lorsque l'on comprend que l'un des acteurs de la grande arnaque financière qui introduit le film, Ugo, est suffisamment riche pour être plus puissant que la nature elle-même. Il y a quelques années, sa femme et lui ont perdu leur jeune fils et ne s'en sont pas remis depuis. Il décide donc simplement de se faire passer pour le père d'un enfant, dont la mère enceinte est décédée, afin d'en faire le présent à sa femme...


La critique de Wildsevens : http://www.senscritique.com/film/A_casa_nostra/critique/39138161

Clou
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le 24 sept. 2014

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