À cœur ouvert par AlexanderMoon

Il est des oeuvres dont on ne ressort pas indemne...Qui vous hante, habite, bien après que le generique de fin se soit fini...

Reign Over Me (qui est l'idiot qui a ete traduire un titre PARFAIT et qui resume le film de A à Z...) est de ceux là...

Et pourtant ce film est tellement bancal, inégal, il sonne tellement forcé et ridicule par moments comme la patiente "obssédée" par le dentiste Don Cheadle...(quel est l'intérêt de ce perso ? et comme elle arrive à s incruster partout où ils sont ensuite ? invraisemblable...)

Sans oublier les crises de folie du Sandler qui humilie litterallement son "ami" retrouvé après son concert ou dans son cabinet lors de ses (memorables) crises...

Le sommet du ridicule etant egalement cette scène avec un "ami à Cheadle que Sandler "ne sent pas" et traite de "shrimp" (crevette) et donne droit à un drame factice et qui plombe l'oeuvre...

Alors oui Reign Over Me est donc bel et bien une oeuvre imparfaite, et Mike Binder cède un peu trop à la tentation du pathos à tout va et à l'exageration dans tout...Cheadle perd son pere et l apprend au tel et il ne reagit pas ? Pas une larme ?

Pire , alors qu'on est en train de faire un repas chez lui en famille concernant ce deces important, le personnage imbuvable de "Sugarman" vient le menacer et il se laisse faire et l invite même à manger avec eux ?

C'est à cause de moments comme ça que ce film coule à vue et que j'ai ete à deux doigts de l'arrêter en cours de vision...

Mais voilà, j'avais terriblement envie de le voir ce film au depart, moi qui aime le Sandler de "First 50 Dates" et "Waterboy"...

Attiré par ce look de Bob Dylan New Yorkais Post 9/11...Geek en diable, collectionneur de vinyl de musique de qualité (springsteen, The Who..), se refugiant autant dans la musique et la batterie que dans les jeux videos et le fameux "Shadow Of Colossus" de la PS2, histoire dans l'histoire, et dont le heros et sa quête ressemble tant , finalement, à celle de Ce Charlie Fineman dévasté par la mort de sa femme et ses filles lors de ce 11 septembre maudit à jamais...

Alors oui j'adhère à cette intro magnifique dans les rues d'un NYC qui alterne jour et nuit, et où le voyage se fait à Scooter motorisé (comme pour quasiment tous les deplacements de Charlie dans le film...).

Des plans magnifiques sur une ville triste et froide, qui porte sur elle ce deuil pudique de ces milliers d'innocents assassinés au nom de la folie humaine et de la barbarie...

Et Sandler n'est jamais aussi touchant que dans ces moments de contemplations, le casque et la musique bien à fond sur les oreilles...

Le monde a cessé d'exister depuis ce 9/11/01...Alors il se rattache à tout ce qui en faisait sa saveur et sa beaute avant ce jour fatidique dans son existence...

Et c'est finalement dans deux scenes merveilleuses (la première en sortant de sa consultation du psy Liv Tyler, et la seconde en confrontant ses beaux parents dans les couloirs d apres le proces), où ENFIN, Charlie verse ses larmes en s'ouvrant à eux (et à nous) et où il nous raconte toute l'horreur qu'il a enduré et endure chaque jour...Comment exister, (re)trouver le goût à la vie après avoir perdu ce qui lui etait le plus cher et precieux au monde ?

Deux scènes qui prouvent (à ceux qui en doutaient) à quel point l'acteur est capable de degager une humanité et une sensibilité à fleur de peau...

Et c'est là que le film, finalement, in extremis, arrâche le morceau avec moi et mon adhésion...(malgré toutes ces imperfections et invraisemblances citées plus hauts...)..

Fort d'un dernier plan magnifique porté par la magnifique chanson des Who "Love Reign O'er Me" version Pearl Jam (plus violente et dechirante encore que l'originale entendue dans le film avant)...

Une chanson qui me hante depuis et que je ne me lasse pas d'ecouter et reecouter en repensant aux moments forts et reussis de ce long metrage à valeur therapeutique pour les victimes de cette horreur inqualifiable...