Le couteau à sashimi, ustensile potentiellement mortel.
Je ne met qu'un 6, car malgré une première heure très bien menée, j'ai usé de la touche avance rapide sur quelques passages de la deuxième heure.
La trame du film est classique, il est vrai, mais l'entrée en matière du film est prenante.
le décor, le contexte, les principaux protagonistes de cette histoire sont présentés avec finesse et justesse.
On est pris par l'histoire de ce jeune chef de gang aux dents longues, pris entre son ambition dévorante et ses problèmes personnels, qu'ils soient familiaux ou amoureux.
On sent bien que cette histoire va mal finir, là n'est pas le sujet principal du film, même si la fin est d'une implacable âpreté et d'un cynisme encore une fois magistralement sud- coréen, et ça, j'adore (après avoir encore ingurgité une tonne de films américains et autres, au manichéisme horripilant, il y a comme un effet salvateur).
Mention spéciale aux scènes de baston, d'un réalisme et d'une violence brute de décoffrage, véritables moments de plaisir cinématographique.
J'ai de petites réserves sur les quelques longueurs qui subsistent ça et là, comme les moments où ce jeune parrain en devenir drague sa copine d'école, passages un peu trop "fleur bleue", à mon goût, sur lesquels le réalisateur s'attarde longuement pour appuyer un propos dont on à déjà fait le tour.
Cela reste tout de même un bon film, il faudra que je le regarde encore une fois, et je réviserais peut-être mon jugement à la hausse.
Moi j'aime bien la réplique du procureur au parrain:
" Tu est un civil ? Tu es un gangster ? Si tu n'es ni l'un ni l'autre, alors tu es un bâtard."
Cette phrase a fait mouche directement dans mon esprit, et résume assez bien le sujet du film.
Dernière chose, c'est un film FUMEUR, loin, encore une fois, des préceptes politiquement corrects régissant nos sociétés occidentales.
Moi, ça me plait, ils fument comme des tarés, c'est beaucoup plus réaliste que de les voir passer leur stress à malaxer des boules en caoutchouc, et ils peuvent être un poil nerveux les gaziers, vu les embrouilles dans lesquelles ils se débattent.
Un autre détail sympa, c'est l'absence totale de références pseudo religieuses.
Leurs tatouages, par exemples, ne sont que les expressions d'un gangstérisme brut, pas de références pseudo "samouraï bouddhiste ying yang machin chose", mais plutôt vice, stupre, luxure, et violence.
On est bien loin des latinos bardés de saintes vierges ou d'ex paras US avec des aigles et des croix sur leurs pectoraux bodybuildés en plastoc.