Une (bonne) surprise

"Précision : l'auteur de cette critique n'a pas lu le livre et ne pourrait ainsi en faire une comparaison, la critique s'attardera sur le film en lui même et son message et non sur son origine."

• L'introduction du film bien que classique, nous plonge directement dans le vif du sujet (la guerre), et ne sert qu'un propos, le mécanique du massacre à grande échelle illustré par l'efficacité du cycle de nettoyage des vêtements des soldats mort au front à destination des nouvelles recrues comme le hamster dans sa roue.

Le film est bouleversant à plusieurs égards :

• Premièrement, si d'autres film ont mis en scène la réalité de la guerre, "à l'Ouest, rien de nouveau" ne fait pas dans le réjouissant, ni dans le héroïque, il n'y a que la guerre, la sale guerre, la peur et la mort. On ne prends aucun plaisir à voir les soldats s'entretuer et le réalisateur ne nous en laisse même pas la possibilité.
• La réalité politique n'est pas assez abordé, nous suivont plutôt le désenchantement de jeunes gens donc la hardiesse est balayée dès leur arrivé au front par l'artillerie française. l'intérêt d'une telle position en tant que français nous pousse à porter la réflexion sur plus loin, avec de jeunes gens aussi idiot et enthousiaste que nous pouvons l'être. La barrière de la langue est ainsi complètement éclatée par notre capacité et celle du réalisateur à nous lover au côté du fantassin. En tant que français, la position est d'autant plus délicate que les adversaires sont nos aieux. Un véritable malaise se créer raisonne dans votre âme.
• Alors que la bataille pour Bakhmut fait rage et est parfois, à tord ou à raison, comparée aux affrontements de tranchées de Verdun, le XXème siècle ne nous aura jamais paru aussi proche. Comme si nous pouvions réellement le toucher, ce qui était autrefois loin est désormais à portée. C'est là tout la réussite du film : marquer l'absurdité d'un front qui aura fait tant de mort, épuré les nations franco-allemandes de leur jeunesse et d'une partie non négligeable de leur avenir et ce pour quoi ?

La réussite du film tient également à l'absence de moralisme ou de condescendance de la part du réalisateur, aucun jugement n'est portée sur la guerre, le jugement est factuel, il s'impose comme une forme d'évidence devant ce jeu macabre où l'honneur sert de réceptable à quelques gradées séniles qui n'hésitent pas fusiller toute forme de contestation.

La guerre à la différence du film, ne nous laisse pas le temps de réfléchir, profitez de ces 2h30 pour faire cette effort, pour tout ceux qui n'ont pas pu le faire et qui aurait bien aimé en avoir la possibilité.

Enfin, le film parvient réellement à montrer la guerre comme elle "est", un mal parfois inévitable, mais qui n'a surtout rien de réjouissant, elle détruit les âmes encore plus profondément que l'artillerie détruit les corps. Les plus chanceux meurent rapidement et seuls les survivants sont à plaindre.