Pour les femmes qui ont oublié d'être libres
Emouvant, fin, juste, du début à la fin. Trois rescapées d'Auschwitz, et cette question qu'aucun film, aucun documentaire n'a encore jamais posée : comment ont vécu les rescapés après l'horreur? Pas "comment ils ont témoigné", non : comment ils ont renoué avec la vie quotidienne, avec le soleil, avec le sable, avec la chair et les papilles ? Mieux encore : comment devient-on femme après Auschwitz ? Ou plutôt : quelle liberté une femme s'accorde-t-elle après avoir vécu l'innommable, après la violence, la torture, la perte d'un enfant ? "A la vie" répond : en étant plus libre que jamais, en brisant les tabous sexuels, moraux, religieux de son époque. Les femmes de "A la vie", inspirées de la mère du réalisateur et de ses deux amies de déportation, sont infiniment plus vivantes, plus libres, plus audacieuses qu'une majorité de femmes d'aujourd'hui. "A la vie" nous libère. Nous dit que nous avons le droit d'aimer comme on le sens, de respirer, de jouir de la vie quelque soit notre passé. Combien de femmes victimes de violences conjugales ne s'octroient plus le droit de vivre ? Combien de jeunes-mères ayant perdu un enfant ne s'autorisent plus la vie ? "A la vie" est un film qui nous absout toutes, nous redonne vie et confiance. La critique "intello-parigote" a détesté le film : une critique largement composée d'hommes, sans doute trop crispés sur leurs propres libertés pour admettre celles de ces trois femmes, qui, ancrées dans les années 60, leur rappellent peut-être leurs propres mères, des femmes bien trop libres.
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