Un film rare et poignant: résume du film avec SPOILERS

Un homme et une femme, tous deux coréens, se rencontrent au bout du monde, à Helsinki. Elle (Sang-min) est venue sans son mari dans l’espoir de soigner son fils atteint d’autisme, en fréquentant une école pour enfants à particularités le temps d’un séjour.

Lui ( Ki-Hong), également marié et père d’une petite fille, est architecte en Finlande depuis près de 2 ans. Sa fillette fréquente la même école, étant atteinte, tout comme sa mère d’un trouble dépressif. Et c’est dans ce décor intemporel de neige infinie et de froid absolu, ou la temporalité n’a plus de prise, qu’ils vont se rencontrer et s’aimer.

Se rendant compte au prime abord de leur origine commune, une proximité s’installe rapidement entre eux. Elle lui demande tout d’abord du feu, puis de la conduire en voiture à 4 heures de route sur le lieu du campement où les enfants sont partis en séjour, supportant mal la séparation d’avec son fils. Ki-Hong, taiseux, accepte sans mot dire. Arrivés presqu’à destination, elle lui propose finalement de repartir sans avoir vu les enfants, à présent rassurée. Lui proposant de dîner ensemble avant de prendre la route, elle lui pose des questions auxquelles il semble sincèrement incapable de répondre de manière honnête et franche, notamment à savoir s’il est heureux ici.

Coincés par une tempête de neige, les voilà tous deux contraints de passer la nuit sur place et chacun rejoint paisiblement sa chambre d’hôtel. Le lendemain matin, elle le suit dans sa promenade au cœur de la forêt, lui même semblant d’ailleurs l’attendre. Soulignant son endurance à marcher aussi longtemps dans la neige, elle lui répond se rendre tous les jours à pied à son travail situé au mont Namsam, (colline de plus de 200 mètres de haut située en plein cœur de Séoul). Finalement, ils arrivent par le plus grand des hasards dans un sauna, inoccupé, au cœur de la forêt. Rentrant tous deux à l’intérieur pour se réchauffer, il lui narre la légende finlandaise des elfes des saunas, chargés de s’assurer que les gens n’y font rien de mal.
San-Min s’étant endormie sous l’effet de la chaleur, il la couvre délicatement d’une couverture puis lui passe la main sur son visage. Se réveillant subitement, elle prend sa main et l’embrasse à son tour. Alors qu’ils s’étreignaient avec fougue, il saisit à un moment son regard triste au loin et s’éloigne par respect pour elle. Avant qu’elle ne revienne vers lui et qu’ils ne fassent l’amour ensemble. Le lendemain, alors qu’il la dépose en voiture devant chez elle, il lui demande son nom mais elle ne répond pas. Ils se séparent donc sans connaître leur identité.
Au moment de récupérer son fils, à la fin du séjour scolaire, elle le cherchera néanmoins du regard parmi les parents présents. Sa Range Rover noire était bien là, mais conduite par sa femme chargée de récupérer leur petite fille.

San Min retourne donc à Séoul avec son fils, sans connaître quoique ce soit de son amant d’une nuit . Là bas, elle y retrouve son mari, qui semble aussi indifférent aux attentes de sa femme qu’aux particularités de son fils, l’enjoignant d’ailleurs à le scolariser dans une institution adaptée plutôt qu’à s’efforcer de le maintenir en milieu ordinaire.
Elle retrouve également son travail de directrice de boutique de mode, dont la créatrice n’est autre que sa sœur.

Pourtant, huit mois après son séjour en Finlande, elle découvre Ki-Hong devant sa boutique, qui semble l’attendre depuis un moment. Surprise, elle le fait rentrer dans son bureau, et apprend qu’il est revenu travailler en Corée. Ils échangent enfin leur nom, et ce dernier prend une carte de visite parmi celles disposées sur son bureau. Dans la foulée, il lui envoie un SMS lui proposant de discuter ensemble.

San-Min n’ayant pas répondu à ce message, il se présente au bout de quelques jours à sa boutique pour déjeuner avec elle. Sans jamais l’inciter à poursuivre ses avances, elle se laisse porter et ne dit pas non. A l’issue de ce déjeuner impromptu sur son lieu de travail, dès le soir venu, il reviendra à sa boutique, fermée, pour discuter. S’ensuit des baisers fougueux interrompus par le réveil intempestif de son fils qui dormait dans la pièce à côté.
Tout en renouant avec San-Min, Ki-Hong fait face aux affres de sa vie maritale. Sa femme, dépressive, fait une tentative de suicide aux médicaments et est retrouvée inanimée par leur fille.
Le lendemain, Ki-Hong, qui a passé une partie de la nuit dans sa voiture garée devant la boutique de San-Min, lui propose de la conduire à Busan, dans le sud du pays, où elle doit se rendre le matin même dans le cadre de son travail. Au vu de sa mine, elle refuse mais accepte qu’il l’amène jusqu’à la gare. San-Min installée dans le train qui a démarré, Ki-Hong fait son apparition dans la trame et s’assoit negligeamment à côté d’elle, comme si de rien n’était.
Après sa journée de travail, ils se retrouvent à l’hôtel, où ils font à nouveau l’amour dans une scène où la passion et la sensualité rivalisent avec la douceur que Ki-Hong manifeste pour San-Min. Après cet épisode, San-Min se rend à l’improviste au travail de Ki-Hong, pour déjeuner avec lui. Absent à ce moment là, elle apprend de la bouche d’une de ses collègues, qui a bien saisi la nature de relation qui les lie tous les deux, que sa femme est malade. Elle décide de rompre immédiatement par texto. Lui désirant qu’elle lui dise en face, dans l’espoir de la faire changer d’avis, ils se donnent rendez-vous, après qu’elle ait déposé son fils autiste à l’école. Seulement, son fils s’est enfui et est introuvable. Ki-Hong et San-Min partent tous les deux à la recherche de son fils en voiture, que Ki-Hong repère dans un cours d’eau. Ayant récupéré son fils, Ki-Hong les amène sur un coup de tête sur le littoral, San-Min lui ayant dit à quel point son fils aimait la mer. Ils y passent une journée ensemble, à l’abri du monde et de leur quotidien familial respectif. La rupture n’est plus d’actualité.

Travaillant tard le soir sur le défilé de mode de sa sœur, Ki-Hong lui propose de la retrouver à la fin, et l’attend sur un canapé de l’hôtel où l’événement a lieu. Or, son mari avec son fils décide de faire de même et vient chercher San-Min. Ki-Hong les regarde, dévasté, partir tous les trois sans pouvoir faire ou dire quelque chose. Arrivés à leur domicile, San-Min n’y tient plus: elle prend son sac à main et s’en va. A son mari qui lui demande si elle n’a pas un amant au vu de l’heure à laquelle elle sort, elle lui répond par l’affirmative et qu’elle ne peut plus vivre désormais sans lui.

On la retrouve dans la même chambre d’hôtel où ils s’étaient retrouvés avant, l’attendant. Et alors que Ki-Hong est sur le point d’ouvrir la porte de la chambre, il fait demi-tour et s’en va.

Un an est passé depuis: San-Min est séparée de son mari qui a la garde de son fils.
Elle part pour la Finlande, seule, pour y retrouver Ki-Hong qui est retourné avec sa famille travailler à Helsinki. L’attendant à la sortie des classes, elle repère immédiatement la Ranger Rover noire, conduite par sa femme, venue chercher leur fille.
Puis elle se rend dans un restaurant où Ki-Hong, sa femme et sa fille sont tous les trois attablés. Voyant le sourire qu’il arbore au milieu de sa femme et sa fille, elle renonce à tenter quoique ce soit et se rend aux toilettes pour reprendre ses esprits avant de repartir. Elle croisera d’ailleurs sa femme en sortant de la pièce.

Voyant une femme de dos sortir du restaurant, Ki-Hong fixera longuement sa silhouette avant de la reconnaître. Sortant en trombe à sa poursuite, il ne parvient pas à la rattraper avant qu’elle ne monte dans le taxi qui l’attendait.
Cherchant ses clés de voiture, pour partir a sa poursuite, il renoncera pourtant en croisant le regard de sa fille qui observait la scène depuis l’intérieur.
C’est une San-Min dévastée qui reprend la route. S’étant arrêtée sur le bas côté de la route, pour réceptionner un appel de Corée, son fils lui chante le jingle de publicité, qu’il répète à tout va de façon obsessionnelle. Après cet appel, San-Min pleure à chaude larme. Elle a perdu son fils et l’homme pour qui elle a tout quitté.
Sa chauffeure en profite pour fumer une cigarette, ce que San-Min fait également à son tour.
Ils croisent sur la route la Range Rover noire dans laquelle se trouve Ki-Hong et sa famille.
A ce moment même, sa femme le remercie « pour rien ». Et c’est après avoir entendu son épouse et dépassé le taxi de San-Min, que les larmes montent aux yeux de Ki-Hong.
Sa femme l’a t’elle remercié à ce moment précis par le plus grand des hasards, de ne pas l’avoir quitté, ou bien s’agit il d’une coïncidence. La question restera éternellement en suspens.

A man and a woman est un film à la fois lent et puissant grâce aux émotions transmises par les acteurs principaux. De la même manière que l’heroine tombe, sous nos yeux, désespérément amoureuse de cet homme qui lui voue une passion dévorante et dévastatrice, à la limite du harcèlement, nous plongeons tout aussi bien dans leur quotidien malheureux qui les pousse l’un vers l’autre. Et c’est ce même quotidien mortifère qui finira par le retenir de vivre pleinement sa liaison avec elle.

Si nombre de magnifiques histoires d’amour prennent naissance sous fond d’adultère (la Leçon de piano, pour n’en citer qu’un), ce film laisse un goût d’inachevé, en raison de la lâcheté du héros qui renoncera au dernier moment à la promesse du bonheur qui s’offrait à lui.