La Justice Ne Courre Pas Les Rues

A Scream in the Streets est un pur film d'exploitation de 1973 réalisé par Carl Manson dont le film le plus connu de sa maigre filmographie reste la comédie érotique La Plante qui Aimait les Femmes sortie la même année. A Scream in the Streets est un mélange de polar urbain se déroulant dans les rues de Los Angeles et de film érotique, même si objectivement on va très vite comprendre ce qui intéresse le plus le réalisateur ce n'est pas de filmer des arrestations.

A Scream in the Streets nous raconte l'histoire classique du flic expérimenté qui fait équipe avec un tout nouveau partenaire un peu plus chien fou. Les deux hommes patrouillent et tentent de faire régner l'ordre et la loi dans une ville gangrenée par le crime et la luxure. Ils doivent surtout mettre fin aux agissements d'un maniaque qui viole et assassine des jeunes femmes dans les parcs publics de la ville.

A Scream in the Streets c'est donc de la pure exploitation qui vient satisfaire les bas instincts du public visé, il faut donc savoir que plus de 50 % du film est constitué de longues séquences érotiques à la limite de la pornographie, des scènes d'ailleurs souvent introduite sans véritable fonction dans le scénario. Du cul totalement gratuit, pas très émoustillant mais dont certaines séquences sont assez amusantes comme lorsque en plein ébat lesbien et lors d'un 69 torride, sans cesser de se donner du plaisir, une jeune femme téléphone à la police avec les fesses de sa partenaire sur le nez pour se plaindre d'un voyeur qui les mate par la fenêtre.

Quand au maniaque qui sème la terreur dans la ville il s'agit d'un vieux travesti à la Norman Bates qui déteste les femmes allez savoir pourquoi et qui va leur faire savoir en les poignardant mais après les avoir longuement couvertes de carresses. Cette intrigue qui devait pourtant structurer le film va s'avérer finalement très secondaire n'apparaissant que partiellement dans la film entre deux séquences érotiques. En gros le film ne raconte pas grand-chose et ne fait qu'aligner mécaniquement les séquences de cul entre quelques arrestations de truands, de client violent d'un salon de massage et de voleurs. Accessoirement nos deux flics tentent aussi de coincer notre psychopathe qui n'a pas pas grand-chose à craindre de l'enquête évasive des deux compères. Le film développe toutefois une thématique très seventies sur la vengeance, le système judiciaire corrompu relâchant les coupables à travers ce personnage de flic moustachu et expéditif proche dans ses aspirations du Dirty Harry sorti deux ans auparavant. On pourra aussi se réjouir d'une chouette petite course poursuite automobile plutôt dynamique et bien foutue se terminant par la traditionnelle chute dans le ravin.

Visuellement on est dans la droite lignée des productions de cette époque avec une mise en scène un peu à l'arrache mais avec le cachet graphique si particulier de ce type de film. Les acteurs sont plutôt corrects et très contents d'être là lors des scènes érotiques (il y-a des détails qui ne trompent pas), le film comporte quelques faux raccords et maladresses mais aussi deux, trois petites choses amusantes comme un fondu entre les scènes très amusant qui revient systématiquement avec une sorte de papier peint psychédélique coloré et un bruitage un peu ringard de films de science-fiction des années 50/60.

Si vous cherchez un polar urbain et un film de psycho killer vous pouvez passer votre chemin tant ces deux aspects ne sont finalement que très anecdotiques au sein d'un film bassement et essentiellement érotique.