A single shot trouve son intérêt dans son personnage principal, emmené par un Sam Rockwell on ne peut plus impliqué, convainquant de bout en bout. L'homme s'investit dans chaque scène et délivre une prestation à saluer qui porte complètement le film, allant même jusqu'à nous faire pardonner le script un peu light qui tient l'ensemble. C'est en effet dans son écriture qu'a single shot déçoit. En voulant mixer le drame social et le pur thriller, David M. Rosenthal se perd un peu. Entre deux séquences abruptes et efficaces qui jouent sur le mutisme charismatique de son protagoniste, il s'essaye à incorporer dans son film une trame faite de vengeance, de magot à planquer, qui ne fonctionne pas vraiment, la faute à des choix scénaristiques un peu maladroits. Quid également des nombreuses storyline secondaires qui ne sont jamais vraiment fouillées et semblent être uniquement de la partie pour remplir les 2 h du film. Certaines séquences se trouvent être étirées plus que de raison, on s'ennuie presque par moment.
Mais comme je le disais en introduction, seule la prestation de Sam Rockwell parvient à faire de ce single shot une chouette surprise. D'autant plus que ses tribulations sont mises en image à l'aide d'une photographie maîtrisée et d'une bande son très intelligente qui donnent une belle tenue au film. Et même si on regrettera son maniérisme visuel à coup de grand gris très triste, A single shot est une belle oeuvre graphique, qui fait la part belle à de grands espaces naturels s'exprimant joliment à l'écran. Dommage vraiment que tout ça ne soit pas davantage au service d'une histoire peut être plus directe, en tout cas moins esquissée. A l'image de cette fin qui ne sait prendre partie, on a en effet le sentiment que David M. Rosenthal naviguait entre deux eaux, sans trop savoir où il souhaitait aller. Dommage.