Film étrange...fascinant par sa forme et ses images construites, maitrisées et signifiantes. faible par le fond. Déstabilisant par la vacuité de l'intrigue, sa banalité. Le désir (fantasmé pour l'un, assouvi pour l'autre)de deux professeur d'université à le crête de l'âge mur, taraudés par la peur du vieillissement, pour une élève vaguement érotisée, n'est pas follement original. L'absence de profondeur psychologique des protagonistes laisse une impression d'irréalité. Et cependant on avance dans ce film par hypnose, comme les protagonistes qui semblent tous en état de léthargie. Le seul personnage ancré dans le réel étant la femme enceinte de Stephen, précisément parce qu'elle contient la vie concrètement. Le charme un peu daté de cette œuvre tient sa structure énigmatique du scenario de Pinter, dont le théâtre est habité d'êtres qui semblent "de passage". On est parfois dans un Marienbad anglais (et la présence de Delphine Seyrig au générique n'y est sans doute pas étrangère. Le personnage le plus vivant étant celui de Mickael York, précisément la seule victime de cet accident. Personnage non épargné par la superficialité de caste (en témoigne le stupide rituel du jeu de ballon en smoking).. Objet à la fois sophistiqué et un peu vide, qui contient plus de forme que de fond , mais dont on ne peut toutefois s'empêcher de mesurer la parfaite maestria dans l'exploration de la vanité et la fragilité des passions humaines.