Qu'est-ce que c'est dommage que Godard s'embourbe malicieusement dans un délire puéril de mauvais goût lors des dix premières minutes (quel montage sonore et visuel affreux...) et de quelques scènes par ci par là (les scènes de nudité, laides - et la fameuse scène de philosophie couverte par des bruits de défécation... franchement, quel intérêt ??) parce que le film aurait pu être le plus beau de l'année, et même un petit chef d'oeuvre. C'est bien simple, quand Godard sort de sa provocation gâteuse, il nous propose des plans d'une rare beauté, de véritables tableaux impressionnistes, dont la 3D, tant sur le plan visuel que sonore, ajoute quelque chose de si réel, de si vrai, avec un relief des plus réalistes, qu'elle en donnerait presque les larmes aux yeux. D'ailleurs, cette 3D est certainement la plus intéressante, la plus immersive et la plus riche jamais faite, qui réinvente le cinéma - on ne peut pas retirer ça au cinéaste, même à ces vieux jours.
Quelle tragédie donc, que Godard se complaise dans son cynisme artistique et dans sa volonté de déstabiliser (faille de l'art moderne "intellectuel"), parce que, pour une fois que le propos du film sur le langage est parfaitement clair en plus, si on supprimait la paire de scènes douteuses, il s'agirait, sans grande exagération hélas, d'un des plus beaux films de tous les temps.