« Adieu les cons », 8ème film de Dupontel, nous dévoile une société bureaucratique absolument aliéné par un envahissement total d’écran, de dossiers papier, de technologie qui vampirisent toute humanité, recrachant comme un déchet l’être humain qui n’est finalement qu’un rouage du système.

Que devient alors l’homme dans tout ça?
Face à cette déshumanisation, le corps ne peut que s’autodétruire, oubliant ce qu’il peut avoir à donner et à recevoir de plus précieux : l’amour.
La société est malade, prit dans son propre piège, d’où l’omniprésence du jaune, couleur de la maladie mentale mais aussi de l’énergie.
L’énergie dépensée par les hommes et les femmes est au service de la technologie, de patrons hypocrites, vicieux, qui vous flanque à la porte après 30 ans de service comme on jette un déchet dans une poubelle, mais toujours avec sourire, codes sociaux obligent.
Comme ce que l’on peut voir dans de nombreuses filmographies comme celle de Dario Argento, les personnages aveugles sont des extra lucides, qui ont perdus un sens mais en ont gagnés un autre. Ici, le film ne déroge pas à la règle avec M.Blin, l’aveugle qui sent et écoute les maux des autres, celui qui a de l’empathie, chose devenu rare, et va guider les siens vers l’amour et par amour.

Les ordres sociaux et ses valeurs sont tirées à boulets rouges :
La famille : les parents de Virginie Effira qui choisi à sa place d’abandonner son enfant
La patrie : Une police ultra répressive, violente, qui condamne et attaque à tout va, ordonné par un gouvernement minable et complaisant
Le système économique : Seul les bureaucrates ont un semblant de pouvoir, il n’y a pas de place pour les prolétaires, la société les casses quand ils sont à terre

Comment exprimer sens sentiments envers quelqu’un quand la société se transforme en dystopie Orwellienne?
Les mots manquent, ils ont étés remplacés par des chiffres. Il n’y a plus de temps ni de place pour l’esprit dans un monde ultra rapide et technologique, à l’image du fils d’Effira, qui confronté à la femme qu’il désire, se retrouve perdu, sans mot, sans expression, reniant la réalité de ses désirs.

Pourtant le personnage joué par Dupontel prouve qu’il est possible de retrouver son humanité même quand le monde en est à l’opposé : Aimer avant d’être aimé.

Si toutefois la réalité est trop dur pour un cœur sensible, il reste le suicide, en finir avec tout ça et dire Adieu aux cons. Car dans ce film comme dans la réalité actuelle, l’être humain court vers son propre suicide.

Octobre 2020

Sutter-Cane
8
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le 26 oct. 2020

Critique lue 76 fois

Sutter-Cane

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