Je vois depuis plusieurs jours Albert Dupontel se livrer à de nombreuses interviews pour promouvoir son film et expliquer quelle est sa vision de notre société. Je n'en avais pas tellement besoin pour comprendre le discours ô combien simpliste qu'il émet, jouant le faux timoré et dressant de grandes caricatures pour opposer le bien (nous) et le mal (eux). Le film qu'il a réalisé est tout à fait à son image : de grosses ficelles parfaitement visibles tirent des personnages caricaturaux dans un scénario abracadabrantesque agrémenté de frasques systématiquement burlesques mettant en valeur "les petites gens" que le réalisateur croit servir avec ce film et donnant à Albert Dupontel le rôle merveilleux de l'anti-héros finalement démiurge. J'ai trouvé ça gros et gênant, car j'aime beaucoup la subtilité, d'autant plus lorsqu'on veut écrire une histoire d'amour. J'aime la douceur et la duplicité, ce qui se dissimule puis se révèle, l'ombre qui devient lumière, aussi, ma rêverie s'est trouvée désemparée face à une œuvre qui se montre telle qu'elle est dès son premier visionnage et ne cache rien à son spectateur si ce n'est finalement sa vulgarité.