Avec ses deux heures sans musique additionnelle et seulement trente petites secondes pendant lesquelles les personnages s’offrent un peu de délassement, Adieu Mandalay est un requiem sur la condition ordinaire des travailleurs clandestins birmans en Thaïlande. A rebours des récits de voyage cartes postales faisant ressortir le sourire perpétuel de la population, le film du réalisateur birman montre une réalité bien plus sinistre. Le refus total de pathétisation, bien illustré par les visages toujours fermés des personnages principaux, retranscrit dans toute sa cruelle crudité leur statut de main d’œuvre corvéable qui, en l’absence de papiers, n’a d’autre choix que de se laisser balloter de fonctionnaire corrompu en fonctionnaire corrompu, le temps d’obtenir le Graal du visa de travail. Une tragédie humaine glaçante.
Mon interview de Midi Z : https://www.chacuncherchesonfilm.fr/actualites/92-interview-midi-z-adieu-mandalay