Je crois que c’est le premier film d’Edouard Baer réalisateur que je vois. Le bouche à oreille était très mauvais mais le beau casting m’a décidé, et puis je voulais me rendre compte par moi-même (vive les cartes illimitées !). Casting à majorité masculine, car on dirait bien que les rôles féminins (Léa Drucker, Isabelle Nanty et Ludivine Sagnier) ont été rajoutés pour que Baer ne soit pas taxé de sexiste ou de misogynie. Sans vouloir aller dans ce sens, ces personnages ne servent à rien (sauf peu être celui de la serveuse) et d’ailleurs interviennent très peu. Pour le reste, on va dire qu’il n’y a pas de scénario, juste une série de conversations, de scènes de picole et de bouffe, quelques belles tirades, des références artistiques, et des comédiens en roue libre. Pas de direction d’acteur donc, ni de réelle mise en scène non plus. Mais il y a quelque chose de touchant qui ressort de tout cela, de la mélancolie, de la nostalgie, entre les ravages de la vieillesse et de la maladie, sans oublier l’amitié et ses aléas. Baer porte un regard plein de tendresse, d’admiration et de bienveillance, mais aussi cruel, sur ses personnages et ses acteurs, le tout mêlé à beaucoup d’humour. Au final, un peu brouillon, voir bordélique, et sans doute agaçant pour certains, mais un beau film, aussi drôle que triste, sur le temps qui passe. Beaucoup aimé.