Mettre ses démons de côté le temps d'un été

Un jeune père d'une trentaine d'années, Calum, part en vacances avec sa fille de 11 ans, Sophie. Ils se rendent dans un hôtel familial en Turquie, le genre d'hôtels "all-in" qui proposent des animations près de la piscine en journée et des spectacles le soir, vacances plutôt typiques des familles européennes de classe moyenne.

On comprend vite que Calum est devenu père (trop ?) jeune, qu'il ne vit pas avec sa fille et qu'il ne la voit probablement pas souvent. Malgré ces informations, je n'ai pas tout de suite compris où le film voulait en venir et je l'ai même trouvé un peu lent. Mais petit à petit, on commence à entrevoir une facette plus sombre de Calum, une facette de tristesse, peut-être même de dépression. On découvre un jeune homme aux prises avec ses démons, mais qui tente de les oublier pendant quelques jours pour profiter pleinement de sa fille, un père qui filme chaque instant pour ne pas les oublier.

"I can't see myself at 40, to be honest. Surprised I made it to 30."

Les scènes en boîte de nuit où l'on voit Calum danser frénétiquement représente selon moi cette tempête intérieure, ce débat avec lui-même. On y voit Sophie adulte tenter d'attirer son attention, de le calmer, en vain. À a fin du film, une fois Sophie en route pour son avion, Calum repart, caméra à la main chargé de souvenirs, et retourne à cette folie qu'il avait essayé de mettre de côté pendant quelques jours et qu’il n’a probablement jamais quitté.

Aftersun est un film doux, lent, subtil, plein d'échanges honnêtes entre deux personnages si touchants. Un film qui se termine sur une note mélancolique qui me tirera les larmes des yeux et qui me laissera une petite marque dans le coeur.

melanz95
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le 8 févr. 2024

Critique lue 7 fois

melanz95

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