Film sympathique montrant la déconnexion avec la nature par les humains totalement absorbées par leur travail ou leurs envies.
Le jeu des acteurs est bon. A travers des scènes simples de la vie quotidienne, on comprend leur mal-être, que ce soit Gwen Berrou et ses envies maternelles, Samir Guesmi et ses désirs de liberté et de voyages ; Jackie Berroyer face à la solitude et à la mort.
Mais ces êtres humains n’ont plus les codes de la nature, de la simplicité, de ce qui les entoure. Du coup, Suzanne Clément rêve de partir en forêt Amazonienne alors qu’elle a la forêt à côté, Jean-Luc Bideau en patron autoritaire ne veut plus s’arrêter mais finit par se perdre dans la même forêt !
Pour Jérémie Rénier alias Mathieu, on voit une renaissance du personnage principal (en pleine crise de la quarantaine) dès qu’il se met à vivre en pleine forêt, tout lui paraît plus simple, comme la vente de sa maison sur laquelle il ne voulait pas céder. On le voit libre et heureux, et on souhaiterait le rejoindre, le temps d’une baignade. Et cette liberté -bien que emmerdant les autres- va leur permettre de s’échapper, de se réaliser (plus ou moins). JR va être le moteur indirect du changement chez les autres personnages. Et d’ailleurs, pour montrer cette influence qu'exerce le personnage principal sur les autres, le réalisateur passe à des plans carrés pour les scènes avec Mathieu et des plans larges avec les autres.
François Pirot (connu pour son film Mobile Home, qui aborde aussi la thématique du désir de partir, de revenir à des métiers plus simples (planter des arbres)) filme avec calme, douceur mais aussi satyre ces gens embourbés dans leur vie alors qu’il suffit de faire trente mètres et de retrouver la nature.
C’est un appel à sortir dehors et à se reconnecter. A mettre un frein à cette folie qui chaque jour épuise les gens. On peut faire un lien avec Thoreau et son œuvre principale Walden ou la vie dans les bois.
Bien que tous la quasi totalité des personnages trouvent leurs fins dans la fin du film, le seul bémol serait peut-être cette fin un peu trop rapide, condensée :
Bien qu’on apprécie le dénouement pour Jean-Luc Bideau qui n’est plus ce patron autoritaire, on aurait pu envisager que le personnage de Jérémie Renier reste dans la forêt, il revient à la raison, mais à quelle raison, celle des hommes et de leur monde ?