Barf

Il est toujours difficile d'avoir un avis objectif quand un film propose un "remake" d'une œuvre que l'on a plus qu'appréciée.

Ici il faut bien reconnaître que le bon John Lee Hancock a respecté l'oeuvre de 1960 ou du moins l'histoire des 180 soldats d'Alamo en nous épargnant le fameux "remake" qui choisit de se démarquer par plus de violence, moins de blabla et plus d'effets spéciaux parce oui c'est moderne donc mieux.

Hancock prend donc le parti d'axer l'angle du film sur la représentation historique et la réalité des batailles qui je dois l'admettre sont plutôt agréables à regarder tant elles sont soignées évitant notamment l'écueil du CGI dégueulasse de l'époque.

Mais voilà, respecter n'est pas comprendre et Hancock semble passer à côté de ce qui fait d'Alamo un évenement important de l'histoire des US et une oeuvre ( celle de 1960 ) si émouvante.

En effet, le problème majeur du film de Disney est sans doute la caricature qui ne laisse aucune place au glorieux et chevaleresque des gars du fort qui se dirigent consciemment vers une mort certaine pour une vague idée d'indépendance du Texas.

William Travis est ainsi un petit con prétentieux qui joue au chef, James Bowie un ours qui joue aux gros bras notre bon vieux Davy, un politicien qui ne sait pas ce qu'il fait dans le coin et Santa Anna, bien que loin d'être un joyeux luron historiquement parlant, un vieux qui se contente de sourire stupidement et de donner des ordres de gros méchant.

On rajoute à cela que les assiégés se contentent de subir le bombardement mexicain et de céder au premier assaut et l'on obtient un siège des plus anecdotiques.

En fait, cette oeuvre est fade, à l'arrière gout d'effort mais sans aucune saveur d'épique.

Et c'est sans doute ça le problème, des gars qui tienent un fort on en connais pleins, ce qui rend Alamo si spécial c'est le courage et le sacrifice qui ira inspirer l'armée texanne tout au long de son affrontement avec les mexicains tout cela sublimé par l'oeuvre de 1960.

Alors forcément si on enlève le charisme d'un Travis, d'un Crockett ou d'un Bowie, il ne reste plus que l'ombre d'un affrontement pas si différent de ce que l'histoire militaire a connu.

Alamo de 2004 c'est donc cela, un affrontement commun, une bataille comme l'histoire en a tant connue...