Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
le 12 mai 2017
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En 1979, Ridley Scott avait commencé brillamment sa carrière de réalisateur en faisant naître un des plus grands monstres mythiques du cinéma, l'alien, dans son premier long-métrage s’intitulant Alien : le 8ème passager. Succès phénoménal et glorieux, l'alien a eu le droit de commettre des ravages sanguinaires et inhumains dans des suites plus ou moins réussites. En 2012, Ridley s'est mis en projet de réaliser un long-métrage, Prometheus, retraçant soi-disant les origines de l'humanité avec un lien significatif sur celui des aliens. Préquel, remake, on ne sait pas vraiment ce que Ridley Scott a tenté de faire avec cette réalisation et on sort avec un bon lot de questions sans réponses à la fin du film. Le cinéaste continue sur sa lancée avec Alien : Covenant pour dérouler une suite se déroulant après les évènements de Prometheus en mettant en jeu la survie d'un nouvel équipage qui fait halte sur une planète où rien de bien les attend. Surtout avec la présence d'un androïde cachant bien ses intentions maléfiques et hostiles.
Il est très rare que je ressente ça mais rien qu'en regardant des photos du film, j'ai tout de suite su que Katherine Waterston était une erreur de casting. Pendant le visionnage du film, même pendant les premières minutes de sa présence, mon ressenti a été immédiatement validé. Si elle était censée jouer un personnage aussi héroïque et similaire qu'Ellen Ripley, la badass de la première franchise d'Alien interprétée par Sigourney Weaver, c'est raté de chez raté. Katherine est loin d'être convaincante. Elle peine à faire couler ses larmes, a une apparence de garçon manqué et dessine des expressions faciales qui ne font aucun effet. Le reste du casting n'est pas mieux. Aucun charisme et aucun ressenti de leur détresse. Seul Michael Fassbender se détache du casting pour prêter ses traits à un androïde assez entraînant pour le suivre avec curiosité. Tant mieux pour nous car il est présent carrément dans plus de la moitié des plans du film.
L'un des points cruciaux que je vais surtout détailler dans cette critique et que j'attache pas mal d'importance, c'est le scénario. Pour commencer, on fait un grand bond temporel entre la fin de Prometheus et le début d'Alien : Convenant. Exactement la même chose que Paul W. S. Anderson a fait avec le dernier Resident Evil sorti cette année et Resident Evil Retribution. On a juste des visions résumant un peu la période qui s'est déroulée entre les deux productions mais ce n'est pas très clair, et encore moins ce qui est arrivé à Elizabeth Shaw, l’héroïne de Prometheus. Autre point qui m'a un peu dérangé, vous avez sans doute remarqué que l'alien pointe bien sa gueule terrifiante avec sa bave acide et dégoulinant entre ses dents dans l'affiche du film, j'ai le regret de vous informer que cette sale monstruosité est seulement présente pendant dix minutes sur les deux heures du long-métrage. Imaginez ma déception quand je m'attendais à voir un film comme le premier alien. Le réalisateur nous procure quand même le plaisir de nous fait découvrir des dérivés de l'alien même si c'est grotesque de voir un monstre de même gabarit qu'un gamin de dix ans s'attaquait à l'équipage.
Ridley Scoot développe une idée qui me plaît bien en exploitant la recherche sur les origines de l'humanité. Le souci, c'est qu'il part dans une direction qu'on a du mal à suivre. Il y a du raisonnement et de l'intelligence en lui, ça se voit dans le scénario, mais il trébuche sur une lancée dont on ne sait pas vraiment ce qu'il est en train de faire. Sans compter les incohérences bien visibles dans le film telles que les décisions scientifiques de l'équipage manquant de logique. Assez parler du scénario, je crois que j'en ai suffisamment assez dit ! Pour résumer un peu sur les autres éléments à juger du long-métrage, Ridley Scott n'a rien perdu de sa patte de réalisateur. La mise en scène et le montage sont bien soignés. Les décors sont futuristes et bien montés. Les scènes d'action sont dynamiques. Ça envoie pas mal, surtout celle du combat de Katherine avec l'alien sur la navette de secours pendant le vol d'évacuation. Malgré que les aliens ne soient pas aussi menaçants que ceux des autres films, ils sont assez énergétiques et bien mouvementés pour ne pas les ignorer. Et ils ont toujours des sales gueules. La fin du film est assez surprenante pour garder une certaine curiosité de la suite des événements.
J'ai bien l'impression qu'on a perdu le Ridley Scott qui l'était au début de sa carrière. J'ai bien peur qu'il subit la malédiction d'Hollywood pour être un lamentable réalisateur de blockbusters sans intérêt ou pour seulement collecter du fric. Et je parle pas que de Prometheus et ce long-métrage, je fais aussi référence aux remakes Robin des bois et Exodus : Gods and Kings qui sont des productions tout à fait inutiles à mon avis. Dommage ! Je pense que son idée de base aurait été plus appréciable si le réalisateur mettait en œuvre un nouveau monstre que de remettre son alien où les fans attendaient quelque chose de pertinent de ce film. De plus, on se demande pourquoi avoir mis autant d'importance sur les ingénieurs dans Prometheus si c'est pour tout détruire dans ce long-métrage avec la scène où David, l'androïde du précédent film, les tue en déclenchant une pluie d'un liquide acide. Une production dont je ressors frustré du résultat sans que ce soit un mauvais film. 5/10
Mais... On ne sait même pas sur quoi on va tomber !
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Créée
le 26 mai 2017
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